Pasteur, Dieu et dieu
Si pasta Ngoy Mulunda avait exhorté les Katangais à se séparer du Méchant pour se rapprocher du Seigneur, la prison ne l’aurait pas accueilli en janvier 2021. Ivre de lait, il a commis l’outrecuidance d’appeler les Katangais à faire sécession. La loi contre sa menace à l’intégrité territoriale l’a frappé.
Des «apôtres, prophètes, pasteurs, hommes de dieu» candidats aux strapontins politiques, c’est l’apanage de ce pays, où l’expérience enseigne que la voie la plus courte pour accéder à l’enrichissement illicite et sans cause passe par l’intégration de la politicaille, porte d’accès à la prédation des biens publics. En toute impunité.
Ainsi, dans un pays où foisonnent les «églisettes» qualifiées «de réveil», bien malin celui qui pourrait en révéler le nombre. Pourquoi un tel engouement pour les biens qui corrompent, de la part des évangélistes congolais ? C’est seulement l’attrait du luxe, de la fortune, qui fait basculer les consciences du divin au satanique.
Les «pastas» s’enrichissent à vue d’œil sur le dos des ouailles. Ils ruinent les adeptes les plus financièrement liquides. Ceux qui croient qu’un sorcier, au village ou dans la famille, cherche à les manger. Ceux qui craignent que les indélicatesses de leur gestion des biens publics ne soient un jour dénoncées.
Les honneurs terrestres, tout le monde en rêve. Peu y goûtent. Les pastas et autres charlatans font partie de cette dernière caste. Qui peuvent-ils servir, dès lors qu’ils sont diablement matérialistes : Dieu ou dieu ?
Tout bien pesé, il semble inconvenant de condamner les ambitieux pastas. Car ils ont le droit de s’épanouir politiquement, socialement, économiquement. Mais ils n’ont pas celui d’exploiter la vulnérabilité des personnes psychiquement déstabilisées.
Ben-Clet
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