Nuits agitées à Kananga
Des marches à l’initiative des organisations de la société civile. Des sit-in devant la mairie. La répression policière en guise de réponse aux manifestants. Des plaidoyers formulés, sans effet, par des leaders politiques et religieux de la province. Bref, la population de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï, vit la peur au ventre. En cause : un dramatique regain d’insécurité.
Les Kanangais n’ont plus le droit de dormir à poings fermés depuis quelque temps. Leurs nuits sont régulièrement agitées, car ponctuées par des coups de feu tirés par des malfrats à la suite de leurs forfaits. Au réveil, le bilan s’étend de pillages des biens de valeur et des sommes d’argent au viol des femmes et des jeunes filles. La police vient, le lendemain, constater des blessés et parfois des morts. Dans les deux cas, l’ordre public est perturbé et les citoyens angoissés chaque soir.
Mais qui sont ces assaillants qui se caractérisent par l’assaut répété des résidences privées ? À en croire la société civile locale, les attaques seraient l’œuvre des hommes en tenue militaire, si caractéristique des Forces armées de la République.
La fréquence des agressions, les causes possibles du phénomène et le modus operandi orientent les enquêtes de la société civile et des notables vers une piste. Tout Kananga s’accorde pour ainsi stigmatiser les militaires venus de Kinshasa et en transit vers le front est. En plus, les victimes estiment que la précarité de ces soldats, aggravée par la présence de leurs dépendants sur le site, expliquerait la violation des consignes par les concernés, tiraillés entre la discipline et la survie de leurs familles.
En tout état de cause, les Congolais de Kananga, déjà vulnérables, refusent de servir de tiroir-caisse aux malfrats. Aussi exigent-ils du gouvernement de l’Union sacrée le déploiement de ces éléments ailleurs. Sans délai.
Le Potentiel
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