Le ministre d’État en charge de l’Urbanisme et Habitat, Pius Muabilu, le ministre des Affaires foncières, Molendo Sakombi et son collègue de l’Aménagement du territoire, Agé Matembo, ont échangé d’expériences sur les projets des grands travaux.
Les trois membres du gouvernement de la RDC ont eu des fructueux échanges le samedi 15 août 2020 avec le ministre des Grands travaux du Congo Brazzaville.
Lors de cette séance de travail, les deux parties ont eu l’occasion de plancher sur les études portant sur le grand projet de construction du Pont route rails reliant Kinshasa et Brazzaville. Ce projet adopté par les deux pays voisins est le fruit du partenariat public-privé, sous la conduite d’Africa 50.
Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a même validé, le 16 décembre 2019, un prêt de 56 millions USD du Fonds africain du développement (FAD) destiné aux travaux d’aménagement dans le cadre de ce projet.
En RDC, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a résolu que le lancement des travaux de construction du port en eaux profondes de Banana intervienne avant ceux du Pont Route Rails Kinshasa-Brazzaville ou tout au moins démarrer de manière concomitante.
Les notables du Kongo Central craignaient une asphyxie totale de l’économie de la province si plus aucun navire ne trouvait de l’intérêt à accoster au quai du port de Matadi avec la concurrence du projet pont route rails. Le port en eaux profondes de Pointe Noire deviendrait le pont de chute de toutes les marchandises qui traverseront ensuite le fleuve et inonder le marché de Kinshasa. Selon eux, la construction du port en eaux profondes à Banana permettrait de faire face à la concurrence liée au projet du pont route rails.
Générer des milliers d’emplois
La délégation de la RDC a également pris connaissance de grandes infrastructures en cours de construction grâce à la politique de municipalisation accélérée mise en œuvre depuis 2004. Pius Muabilu, Molendo Sakombi et Agé Matembo ont dû sillonner la capitale Brazza la verte pour admirer et apprendre de l’expérience des voisins d’en face sur les grands travaux à impact visible. La délégation a visité tour à tour la Corniche de Brazzaville en passant par les tours de jumelles encore en construction, Brazzaville Mall, l’Université Sassou Nguesso de Kintele avant de s’arrêter au Centre international de Conférence de Kintele. Au terme de cette sorte de visite guidée, Pius Muabilu a salué le travail abattu par le gouvernement du Congo Brazzaville, surtout en ce qui concerne l’aménagement de leur corniche.
«Le présent projet que nous avons maintenant, c’était adopté au Conseil des ministres, c’est le projet de notre corniche dans la ville de Kinshasa. Nous avons compris les explications de notre frère, ministre Buya, comment il compte aménager leur corniche. Alors je crois que nous avons fait une bonne visite parce que nous avons vu tout ce que nous voulions voir et je suis content puisque je sais que dans quelques mois, peut-être d’ici une année, nous pourrions venir faire quelques courses à Brazzaville au lieu d’aller à Dubaï ou peut-être à Paris et nous espérons que nous aussi dans les années à venir nous pourrions faire de même de manière à ce que nos frères du Congo Brazzaville puissent aussi traverser chez nous et faire de même», a-t-il déclaré.
Le Projet de corniche de Kinshasa aura l’avantage de générer des milliers d’emplois directs et indirects et améliorera d’un coup le tissu urbain de la capitale.
Rappelons que ce projet est délimité en quatre zones. La première zone s’étend de la résidence actuelle de l’ambassadeur de France en RDC jusqu’au palais de la nation sur une superficie de 24, 56 hectares. La deuxième part du Palais de la Nation jusqu’à l’embouchure de la rivière Gombe sur une superficie de 33,07 hectares. La troisième zone commence de la rivière Gombe jusqu’au chantier naval de Chanic au niveau de la baie de Ngaliema sur une superficie de 77,79 hectares. Et la quatrième zone est comprise entre le chantier naval de Chanic jusqu’au collecteur de Mont Ngaliema sur une superficie de 52,23 hectares. Avec le go obtenu du conseil des ministres, Molendo Sakombi, ministre des affaires foncières, a les mains libres pour faire les derniers réglages sur le projet, notamment résoudre entre autres les questions liées aux expropriations des terres dans le périmètre réservé aux travaux de la corniche de Kinshasa.