Juriste de formation et activiste pro démocratie, Georges Fundji a déballé, au cours d’un magazine télévisé sur la chaîne Télé 50, les stratégies des impérialistes qui tiennent à avoir une main basse sur les ressources naturelles de la RDC.
Dans ce jeu, les communautés locales sont instrumentalisées, les groupes armés dupliqués pour devenir de fonds de commerce pour certains acteurs politiques.
Conscient de la contribution négative de la jeunesse hier, l’activiste pro démocratie estime que la jeunesse est aujourd’hui dans l’obligation de faire l’unité autour des institutions pour sauvegarder l’alternance et ses acquis, notamment la paix. C’est pourquoi, tous ceux qui ont œuvré pour que les Congolais enterrent la hache de guerre pour la réconciliation, à l’instar de l’ancien vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, méritent des hommages. « On ne peut pas chercher à les noyer », dénonce-t-il, avant de balayer la thèse de la responsabilité de ce dernier dans la crise sécuritaire qui avait frappé l’espace Grand Kasaï avec le phénomène des milices Kamuina Nsapu.« La crise était une crise militaire. Elle avait quitté l’aspect coutumier, l’aspect civil avec l’usage des armes. La preuve, l’armée est intervenue. Aussi, le président de la République en son temps, avait fait de l’espace Kasaï, une zone opérationnelle. S’il y a donc une responsabilité politique à établir, c’est le ministère de la Défense qu’il faut citer. »
C’est à la question sur la plainte déposée contre l’actuel secrétaire permanent du PPRD, que l’activiste Georges Fundji a fait le grand déballage. Il s’est exprimé en ces termes : « C’est de l’intox. Il n’y a rien de fond dans cette plainte. Cela justifie et corrobore ma thèse de la manipulation. Nous avons été rapprochés par une formation politique pour nous demander de nous engager derrière des Ong afin de mener des actions et pousser la justice à arrêter Emmanuel Shadary… Dans ce plan, il y a une officine occidentale habituée à être avec nos mouvements citoyens et une organisation internationale qui excelle dans les accusations mensongères ».
Depuis 2016, le chaos était planifié
Et pourtant ce sont les mêmes officines qui ont alimenté l’insécurité dans le Grand Kasaï, dénonce-t-il en revenant sur les faits : « Au départ, la situation dans le Kasaï était liée à un conflit de succession. Il y avait un leadership coutumier réclamé par les uns et contesté par les autres. Plus tard, on comprendra qu’il y avait une stratégie d’occupation et de déstabilisation du régime de l’époque. Cela répondait à un plan. C’était celui de comment imposer la transition sans Kabila. Et cette idée ne pouvait jamais tenir si la République est en paix. Il fallait donc créer des événements qui affaiblissent l’autorité de l’Etat pour constituer un alibi afin de mettre le président Kabila de côté. Et le phénomène Kamuina Nsapu s’inscrivait dans ce schéma. La preuve, d’un simple problème de succession, le phénomène s’est exporté sur toute la province jusqu’à affecter tout l’espace Grand Kasaï. Il y a eu une organisation pour le recrutement, la formation et le soutien de ceux qu’on a appelé les milices Kamuina Nsapu. Et aujourd’hui, certains veulent rééditer le coup… »
A la question de savoir qui étaient donc les commanditaires du chaos ? L’activiste Georges Fundji a répondu sans tergiverser : « L’extérieur. Certains partenaires frustrés par la révision du Code minier. Sinon, comment comprendre qu’un groupe ethnique qui revendique une succession coutumière publie un document demandant aux gens de s’en prendre aux symboles de l’Etat ? Les armes qu’ils utilisaient provenaient de l’extérieur.C’est pourquoi, ceux-là qui ont concouru pour que les Congolais enterrent la hache de guerre et puissent se réconcilier, méritent nos hommages. On ne peut pas chercher à les noyer ».
Ne pas dénaturer l’alternance
Il faut à tout prix préserver l’alternance et ses acquis, prêche Georges Fundji. Voilà qui empêcherait, selon cet activiste, la réalisation d’un plan de déstabilisation qui devra passer, notamment par la chasse aux sorcières, un plan pensé par des officines pour rythmer le cours de l’histoire en défaveur des nationalistes, des patriotes engagés pour l’émergence de leur pays.« Un Congo stable, uni et où règne la paix, va profiter de ses ressources. Tout est fait pour empêcher les Congolais d’aller dans ce sens. C’est ce qui explique des tensions créées pour imposer aux dirigeants politiques certains compromis voire certaines compromissions… », alerte-t-il.
En Ituri ou dans le Grand Kasaï et même partout sur l’ensemble de la République, tout Congolais aspire à la paix. C’est donc un vœu de voir le rétablissement de la paix dans tous les coins du pays, et même si après l’alternance pacifique de 2018, on observe la renaissance des forces négatives. « Hier nous étions dans la rue. Nous avons milité pour la paix dans la partie Est et sur l’ensemble du territoire. Au départ du président Kabila, il y avait moins de 150 groupes armés répertoriés par les Nations unies. Aujourd’hui, c’est plus de 200. C’est la passivité de nos dirigeants qui ont des yeux tournés vers des sujets qui ne sont pas prioritaires. Et cela ne favorise pas l’harmonie sociale et la concentration des forces armées. Et la communauté internationale y est pour quelque chose parce qu’un Congo uni, ne sera pas manipulé… », a-t-il réagi.
Selon lui, il y a des acteurs politiques qui trouvent intérêt à jouer le jeu des impérialistes. Ce sont ces acteurs qui font des groupes armés de fonds de commerce. Le jeu est connu : déstabiliser la région puis négocier avec le gouvernement central. « Aujourd’hui ces acteurs politiques doivent comprendre que ce temps est révolu. Nous devons renforcer les capacités de nos institutions pour mettre fin au cercle vicieux : groupes armés, négociations puis accession au pouvoir. On doit s’opposer à toute négociation qui déboucherait à certains compromis politiques », a-t-il souligné.
LP