LePotentiel
Image default
FOCUS

Nouvelles négociations FCC – CACH : Tshisekedi ne doit pas se faire hara-kiri

À propos des négociations qui se préparent au sein de la coalition FCC – CACH, il ressort que les alliés du chef de l’Etat sont décidés de lui demander de revoir certaines de ses mesures et ordonnances prises ces derniers temps. Des mesures qui fâchent, selon eux. Mais, face à la pression du peuple qui attend le changement, surtout sur le plan social, Félix Tshisekedi se trouve devant un dilemme. Va-t-il ouvrir son ventre, comme un pélican, pour nourrir les ambitions des caciques du FCC ou respecter sa vision « Le peuple d’abord » ? À lui d’opérer un choix.

Le nouveau comité de suivi récemment mis en place par le chef de l’État s’active déjà aux préparatifs d’une rencontre au sommet entre les deux autorités morales du FCC et du CACH. Selon certaines indiscrétions, de nouvelles négociations se profilent déjà à l’horizon. En clair, le FCC de Joseph Kabila réclamerait une sorte de tabula rasa sur toutes les grandes décisions prises par le président de la République ces derniers temps.

Concrètement, pour le FCC, Félix Tshisekedi devra revoir ses ordonnances et autres mesures qui exaspèrent ses alliés de la coalition, notamment le retrait de la candidature de Ronsard Malonda de la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), les ordonnances portant nominations de hauts magistrats et au sein des forces armées, etc.

Mais, selon des sources proches de la présidence de la République, une telle demande serait « trop audacieuse » et même « tendancieuse » de la part de ceux qui, en principe, devraient regarder dans la même direction que le chef de l’État. Dans les meilleures des circonstances, estiment des experts, ce sont des alliés de Fatshi qui doivent adhérer à sa vision et non l’inverse. Ce n’est que logique. Félix Tshisekedi va-t-il se faire hara-kiri à l’instar des samouraïs japonais pour plaire à ses coalisés ?

Écartelé entre les appétits égoïstes du FCC et les attentes du peuple

De deux choses, l’une. Quoique lié à la famille politique de son prédécesseur par un accord de coalition pour une « co-gestion » du pays, le chef de l’État devra se souvenir constamment qu’à travers son élection au suffrage universel direct, un pacte républicain le lie indissolublement au peuple, le souverain primaire.

À ce titre, le chef de l’État ne peut pas se dédire, ni revenir sur une décision déjà rendue publique puisque supposée avoir été mûrie au préalable. Surtout pas sur une matière entourée des précautions juridiques comme le sont les ordonnances présidentielles. Agir ainsi serait le dépouiller de tout son pouvoir pour faire valoir la dévaluation de l’institution « président de la République ».

Tshisekedi qui l’a déjà compris dans un passé récent – avec le cas des ordonnances de nominations des staffs de la Gécamines et de la SNCC – ne se laissera certainement pas prendre dans un piège visiblement tendu avec une corde blanche. S’il le fait, ce serait comme scier l’arbre sur lequel il est assis, à savoir la légitimité du pouvoir conférée par le souverain primaire. À moins qu’il fasse un choix périlleux, celui de contenter ses alliés du FCC au détriment du peuple.

Dans ce cas, il se fera hara-kiri, en assumant d’être honni par le peuple qui, pourtant, avait applaudi toutes les mesures qui apportent des changements et sanctionnent ceux qui ont trempé dans les antivaleurs. D’ailleurs, les partenaires traditionnels de la RDC (les Etats-Unis en tête) saluent ce début de changement qui, pour eux, augure, à coup sûr, une rupture avec l’ancien système qui avait avili la population durant 18 ans de règne de Joseph Kabila Kabange.

Pour tout dire, point n’est besoin d’être politologue pour comprendre une évidence aussi claire comme l’eau de roche : un chef de l’État ne se dédie pas. Il agit et assume ses actes quoiqu’il en coûte. Agir autrement, Tshisekedi se mettra à dos le peuple, lui qui a toujours clamé haut et fort le slogan « le peuple d’abord » devenu comme le maître-mot de son programme d’action. Le dilemme est entier, mais le choix est libre. Sinon, le peuple ne le lui pardonnera pas en 2023.

Le Potentiel

 

 

 

 

 

 

 

Laisser un Commentaire