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Nouvel ouvrage du prof Banyaku : Paradigmes dominants et relations internationales  

Le nouvel ouvrage du professeur Eugene Banyaku Luape Eputu a été porté sur les fonts baptismaux, le samedi 12 septembre 2020, à l’Hôtel Sultani, à Kinshasa/Gombe. Ci-après l’intégralité de la présentation de cet ouvrage qui « ausculte une thématique émergente », celle de la géopolitique mondiale.

PARADIGMES DOMINANTS ET RELATIONS INTERNATIONALES : Grands courants de pensée, espaces géopolitiques, applications de droit et nature d’acteurs dans les études des relations internationales, tel est le titre de l’ouvrage dont j’ai l’honneur de vous exposer l’économie, peut-être de façon très schématique. Son auteur, le Professeur Eugene Banyaku Luape Eputu est suffisamment connu du grand public pour que je m’étende davantage sur les contours de sa riche biographie.

Professeur des universités, chercheur reconnu et critique des Relations internationales, Ministre Honoraire. Ancien Juge à la Cour Constitutionnelle, et à ses heures perdues commentateur et analyste écouté des actualités politiques dans les medias nationaux et internationaux, le Professeur Banyaku nous présente un ouvrage qui, au-delà de son caractère didactique à l’intention des apprenants et des néophytes en Relations Internationales, constitue un référentiel important pour tous ceux qui, acteurs de la vie politique et observateurs intéressés de relations Internationales, s’efforce de comprendre les jeux complexes et les interactions de ceux qui façonnent et déterminent par leurs actions la dynamique de relations Internationales.

C’est la raison pour laquelle, en lieu et place des théories internationales classiques, le Professeur Banyaku nous présente un ensemble des paradigmes dont l’avantage évident est de fournir une interprétation exhaustive de faits qui marquent et déterminent les relations Internationales. L’intérêt de cette démarche et son utilité scientifique résident dans la recherche d’un cadre de référence et de croisement de connaissances approuvées, aussi bien dans la recherche que dans les applications pragmatiques.

Chacun de nous comprend aisément pourquoi l’intitulé de ce vaste ouvrage de 450 pages porte sur les « Paradigmes dominants en relations internationales » et que son auteur tout au long de son analyse, s’évertue à présenter le cadre de définition, d’explication et d’élaboration conceptuelle et opérationnelle des réalités étudiées. Ce cadre concerne quatre principaux niveaux d’études exposés dans les quatre chapitres ci-après :

  1. Les grands courants de pensée politique et économique en relations internationales ;
  2. Les espaces des puissances, d’utilité économique et d’enjeux stratégiques ;
  3. Les applications de Droit International en relations Internationales, et
  4. La nature des acteurs en relations Internationales.

Dans le premier chapitre de l’ouvrage, l’Auteur s’est efforcé de décrire suivant une logique diachronique, les grands courants de pensée qui ont marqué le cadre d’explication et de compréhension des phénomènes dominants en relations Internationales ; à savoir les faits de puissance, de confrontation et de paix entre les Etats, ainsi que leurs influences sur les comportements des acteurs engagés dans les Relations Internationales. C’est ainsi que l’auteur cherche à comprendre et à expliquer les motivations des actions qui justifient la quête vers la paix et la dynamique des conflits entre les Etats et leurs dérivées institutionnelles déclinées en champs d’action.

Cinq (5) cadres dominants de pensée ont servi à établir un cheminement logique dans l’évolution des idées référentielles et les approches de saisie des relations internationales. Je vais les décliner schématiquement.

Le premier cadre est celui de d’idéalisme fondé sur l’ontologie de la pensée par rapport à la pratique ou l’instance de l’action. Les différents auteurs du courant idéaliste, notamment Jean Jacques Rousseau, Emmanuel Kant fondent leur conviction sur le principe fondamental selon lequel : « la pensée précède la volonté d’agir et l’idée précède l’action « .

Pour ces auteurs, si la pensée est censée relever de la pure raison, elle ne peut conduire qu’à des actions rationnelles. Ainsi, la quête vers la paix étant le sens même de la coexistence pacifique des êtres humains, elle ne peut pas être un simple instinct de survie, mais plutôt une construction de la pensée pour mieux traduire en actions consubstantielles toute existence humaine apaisée.

A la différence de ce courant idéaliste, le deuxième courant, réaliste s’oppose au courant idéaliste et soutient la thèse selon laquelle « la vie sociale serait un ordonnancement d’intérêts par lequel l’ordre se bâtit par la puissance ou la prédominance des intérêts des uns et des autres ». C’est donc un accommodement permanent du rapport des forces autour des enjeux des intérêts communs.

On réalise ainsi que l’idéalisme prôné par ces auteurs relève de la spéculation intellectuelle stérile, alors que le courant réaliste se ressource du besoin de rechercher des nouvelles voies pour la mise en place d’un ordre international qui correspond à la réalité de puissance des Etats. Henry Kissinger s’identifie à ce courant par exemple.

Le troisième courant « le néoréalisme » est une quête de réconciliation entre les deux courants précédents. Cette quête va donner naissance au fonctionnalisme qui privilégié le rôle et les tâches dévolus aux acteurs dans la réalisation des objectifs que s’assignent les communautés nationales et les Etats. Ainsi, la paix et les conflits entre les communautés et les Etats dépendent de la manière dont l’articulation ou l’agencement des réseaux d’intérêts s’opère dans la gestion des interdépendances des besoins communs où se confrontent leurs divergences ou leurs rivalités. A partir de cette approche fonctionnaliste s’est élaborée l’approche « néo-fonctionnaliste ».

Concomitamment au fonctionnalisme, se sont développées deux approches, l’approche « institutionnaliste » et « l’approche constructiviste ».

Le courant institutionnaliste insiste sur le rôle prépondérant des institutions. Selon ce courant néolibéral, les institutions jouent un rôle déterminant dans la conduite des Etats, aussi bien en instituant un cadre normatif pour leur concertation et leur coopération qu’en réduisant les incertitudes inhérentes à l’anarchie dans le système international.

Le constructivisme s’attaque à toute approche structurelle des relations internationales soutenu par l’école idéaliste, néoréaliste, de l’institutionnalisme, fonctionnaliste où les facteurs exogènes tels que les idéologies, les valeurs sociétales et autres interactions de l’inexistence humaine sont mises de côté.

Le postulat ontologique du constructivisme postule que l’Etat est une construction émanant des agents ou des acteurs qui, par l’intersubjectivité de leurs identités, de leurs valeurs, de leurs cultures génèrent les différentes appartenances et de déploiement des rapports de force au sein de la Communauté Internationale.

C’est pourquoi, les différents auteurs du constructivisme définissent le système international comme une dynamique fondée sur l’intersubjectivité entre les normes et les valeurs que partagent les différents acteurs sous l’influence du milieu et d’autres interactions d’existences humaines.

A titre d’illustration, l’Economiste Samir Amin, auteur de l’ouvrage bien connu : le développement inégal, est un représentant de cette école.

La lecture de ce premier chapitre peut paraître fastidieuse du fait qu’elle fait appel à une multitude d’auteurs, heureusement qu’il est écrit dans un style à la fois fluide et limpide permettant aux lecteurs de mieux saisir le fil d’idées exposées par l’auteur.

Le deuxième chapitre de l’ouvrage intitulé : Les espaces des puissances, d’utilité économique et d’enjeux stratégiques nous invite à nous pencher sur cinq paradigmes stratégiques en Relations Internationales à savoir :

  1. Le paradigme des espaces de puissance et de rivalité ;
  2. Le paradigme d’accès aux ressources naturelles ;
  3. Le paradigme des espaces utiles maritimes
  4. Le paradigme de menaces sur les espaces maritimes
  5. Le paradigme des enjeux de la géostratégie

Le paradigme relatif à la géopolitique de puissance et rivalité présente  deux courants géopolitiques dominants. Il s’agit du courant matérialiste et du courant réaliste. Le premier met une emphase particulière sur  le rôle des facteurs de la géographie  physique dans la détermination des relations entre les Etats et du Cours de l’histoire. Ce courant est caractérisé par un déterminisme des conditions géographiques et de mouvements de l’histoire sur le devenir des sociétés humaines.

 

Le deuxième courant part d’une réflexion  stratégique survenue avec l’avènement  de la guerre froide, dont les enjeux concernent la lutte pour étendre sa sphère d’influence tout en contenant  l’adversaire. L’accent est mis sur le rôle des Etat comme acteurs essentiels, voir unique dans les réalisations internationales et sur leurs perpétuelles rivalités de pouvoir.

Le paradigme géopolitique d’accès aux ressources naturelles La géopolitique des ressources naturelles étudie les enjeux liés à la dotation   des minerais, des sources d’énergie et de l’eau douce  des cours d’eau, des lacs, des forêts, des cultures et des troupeaux, ainsi que les hydrocarbures et les ressources halieutiques auxquels s’ajoutent les nodules polymétalliques. La  problématique de la géopolitique des ressources naturelles se pose en termes de leur  répartition inégale en dotation et en disposition d’accès sur espaces territoriaux distincts, contribuant ainsi à des tensions et conflits tant internes qu’externes.

Le paradigme des espaces utiles maritimes se décline en cinq problématiques qui sont :

  • la délimitation juridique des différentes zones de l’espace maritime et de la compétence de ses acteurs ;
  • la réglementation de la circulation et des échanges dans les espaces maritimes de passage ;
  • l’exploitation des ressources maritimes ;
  • Les conflits actuels ou potentiels en termes de contrôle des principales positions maritimes ;
  • à la protection et la préservation de l’environnement marin.

En lisant ce passage, les lecteurs vont devoir se familiariser avec les concepts tels que :

  • les eaux intérieures ;
  • la mer territoriale d’après la Convention de MontegoBay;
  • la zone contiguë, le plateau continental ;
  • la zone économique exclusive
  • la haute mer, etc.

Le deuxième paradigme concerne la piraterie et les enjeux environnementaux.

Le troisième paradigme soulève les enjeux géostratégiques.

L’intérêt évident de ce deuxième chapitre est de nous introduire dans une discipline récente qui est apparu dans les années 1990 après la guerre froide lorsque les capacités militaires des uns et des autres se sont neutralisées au point de minimiser les risques d’une guerre frontale.

Cette nouvelle discipline s’appelle la « géo-économie », une discipline consacrée à l’analyse des stratégies décidées par les Etats afin de protéger et promouvoir leurs économies nationales et acquérir la maitrise des technologies clés pour conquérir certains segments du marché international dont la possession confère à leurs détenteurs un élément de puissance. La mondialisation, la globalisation, l’ouverture des frontières et le renoncement partiel de la souveraineté nationale par les Etats ont ouvert un champ où se décline la compétition entre nations marchandes et les conflits d’intérêts entre les pays émergents et en développement ; ce qu’un spécialiste en relations Internationales a qualifié de « soft power ».

Actuellement, la géo-économie se pose comme une discipline de régulation des espaces économiques mondiaux, et de remodelage de toutes les différenciations locales ou régionales dans un même système économique mondial. D’où, l’apparition des Organisations Internationales telles que :

  • La Conférence des Nations Unies sur le Développement et le Commerce censée réguler le commerce et l’économie internationale. notamment par le biais des mouvements des capitaux.

S’agissant des ressources naturelles dans les espaces maritimes, les avantages technologiques ont permis de découvrir les minerais sous-marins et poussent les Etats à accroitre leur contrôle des espaces maritimes devenus actuellement des enjeux majeurs dans les Relations Internationales ; chaque Etat renforçant davantage les ambitions de puissance à l’ère de la mondialisation et de la globalisation à rythme accéléré.

Enfin, s’agissant des routes maritimes et des voies de passage, le Professeur Banyaku souligne clairement qu’ils sont d’abord le principal support du commerce international qui assure au moins 80% du commerce mondial de marchandise grâce à une flotte de plus de 90.000 navires.

Le lecteur du présent ouvrage pourra se rendre compte de l’importance qu’ont aujourd’hui certains passages maritimes qui déterminent les jeux de puissance de certains Etats et qui marquent de leur emprunte la qualité des Relations Internationales notamment en terne de conflits et de coopération. Il s’agit de :

  • le Détroit de Gibraltar qui intéresse trois Etats : Espagne, le Maroc et le Royaume Uni ;
  • le Détroit de Malacca qui relie l’Europe, le Moyen-Orient à l’Asie orientale ;
  • le Bosphore long de 32 Km et large de 3000 m, qui sépare l’Europe de l’Asie de la Province d’Istanbul.

Deux traités signés entre les puissances maritimes consacrent la préservation en temps de paix l’interdiction d’accès aux Détroits de Bosphore et Dardanelles à tout bâtiment de guerre des puissances étrangères.

Un autre traité consacre le statut international de Détroits de Bosphore et Dardanelles qui sont considérés comme des eaux internationales pour les navires de commerce ; la Turquie n’ayant pas le droit de restreindre leur usage en temps de paix.

  • le Détroit de d’Ormuz, il est sous le contrôle de trois pays frontaliers à savoir Iran, le Sultanat d’Oman et les Emirats Arabes Unis. C’est un détroit stratégique, sujet des conflits latents parce qu’il commande l’accès aux principaux pays producteurs d’hydrocarbure à savoir : l’Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar. Bahreïn et Irak.
  • le Détroit de Babel-Mandeb qui sépare notamment Djibouti et le Yémen, la Péninsule arabique et l’Afrique est un emplacement hautement stratégique et l’un des couloirs de navigation le plus fréquenté au monde.

 

L’auteur nous renseigne que ce détroit a retrouvé un regain d’intérêt quand les Américains ont ouvert une base près des installations militaires françaises dans l’objectif de lutter contre la piraterie maritime autour de la corne de l’Afrique.

En 2017, la Chine populaire va également installer une base militaire, sa première base à l’extérieur de ses frontières dans le but de soutenir ses opérations navales dans l’Océan indien et plus largement au Moyen Orient.

  • le Canal de Suez relie la mer Méditerranée et le golfe de Suez et permet ainsi de passer de l’Europe à l’Asie sans contourner le continent africain.
  • Et enfin, le Canal de Panama. Les Etats Unis s’étant arrogé le droit d’intervention sur ce canal en cas de conflit.

Tous ces passages illustrent les enjeux de puissance qu’ils impliquent.

S’agissant du paradigme des menaces sur les espaces maritimes, trois menaces importantes concernent la piraterie, le terrorisme ainsi que les risques environnementaux.

On constatera que les espaces maritimes sont devenus des lieux où les super puissances déploient leurs capacités militaires et leurs forces de projection. Dans ce domaine, il faut souligner le leadership qu’occupent les USA en tant que puissance maritime mondiale.

Soulignons aussi la montée de plus en plus inquiétante de la piraterie maritime et du terrorisme. La piraterie maritime concerne trois principales zones notamment : le Golfe de Guinée, le Détroit de Malacca et le Golfe d’Aden. Elle a contraint les grandes puissances maritimes et les Etats riverains à coopérer dans la lutte contre la piraterie qui fragilise le commerce international.

Le terrorisme maritime qui concerne essentiellement la prise d’otages et l’attaque contre les navires constitue l’autre défi auquel doit faire face les grandes puissances maritimes.

Enfin s’agissant des enjeux environnementaux, il faut noter la création en 1948 d’une Agence de l’ONU « l’Organisation Maritime Internationale » de même que l’apparition des certaines ONG, telle que Green Peace qui sont censées lutter contre la pollution des mers et des Océans.

En conclusion, il faut mettre en exergue le fait que le contrôle des Océans, des mers et des ressources, ainsi que des voies commerciales entrainent inéluctablement des tensions, voire des conflits entre les Grandes puissances maritimes d’où la nécessité des accords et traités pour éviter des conflits éventuels. Pour clore ce chapitre, l’Auteur aborde le paradigme de la géostratégie?

Les définitions abondent à ce sujet, le Professeur Banyaku nous en propose une dont l’intérêt opératoire nous parait évident.

Selon lui, la définition la plus pratique de la géostratégie est celle qui insiste sur la dimension militaire en tant que méthode de l’action politique dans l’espace ; d’où les différents termes utilisés tels que théâtre d’opération. Géo-tactique, etc.

En relations Internationales, la géostratégie s’intéresse de manière particulière à l’action de l’Etat pour résoudre les questions de sécurité, notamment celles relatives aux menaces diverses qui peuvent porter atteinte à l’intégrité territoriale, aux intérêts économiques et aux institutions politiques nationales.

Par la géostratégie, les Etats recherchent des positionnements qui leur soient favorables en cas de compétition avec d’autres Etats.

Pour résumer la vaste pensée de l’Auteur, la géostratégie s’intéresse de manière particulière à la gestion de l’Etat pour résoudre les problèmes de sécurité. notamment celle relative aux faits et aux menaces pouvant porter atteinte à l’intégrité territoriale, à la condition humaine, aux institutions politiques, ainsi qu’aux acquis d’intérêts réels y compris les valeurs morales, culturelles, le savoir, etc.

Abordons le troisième chapitre de l’ouvrage intitulé : « Les applications de droit international en relations internationales », ce chapitre énumère et analyse les applications de Droit international en Relations Internationales notamment dans ses aspects relevant de l’Etat comme sujet de Droit International et ses dérivées d’organisation internationale, D’où la nécessité d’intégrer les règles de droit dans les Relations Internationales afin d’apaiser et sécuriser les relations Internationales. Ce souci fait l’objet du troisième chapitre de l’ouvrage intitulé : « Les applications du droit international en relations internationales ».

L’originalité du droit international est qu’il met en cause ou en position de conflit des acteurs qui n’ont pas la même rationalité, qui ne se retrouvent pas sur un même territoire et qui ne sont pas sous l’emprise d’un même système juridique.

Le Droit international est constitué d’un ensemble d’actes juridiques contraignants aux parties contractantes ou consentantes pour la résolution des litiges internationaux par l’exécution des actes du droit international.

Dans le souci de mieux saisir les applications du droit international l’Auteur présente les principes généraux de droit en relations Internationales, particulièrement dans ses aspects relevant de l’Etat comme sujet de droit international, ses dérivées d’organisation internationale ainsi que ses différentes variantes comme le droit diplomatique et consulaire et le droit international humanitaire.

Les aspects les plus instructifs de ce chapitre concernent les sources de droit international, le rôle des traités internationaux entre Etats, la coutume comme source du droit international, les principes généraux du droit international, la doctrine, la jurisprudence et l’équité comme sources auxiliaires du droit international.

Le quatrième et dernier chapitre de l’ouvrage intitulé : « la Nature des acteurs en Relations Internationales, prolonge en fait la logique du troisième chapitre ».

L’auteur précise dès le départ que les théories classiques des relationsinternationales, distinguent 4 catégories d’acteurs à savoir : les acteurs étatiques, les acteurs interétatiques ou supranationaux, les acteurs transnationaux économiques non gouvernementaux et associatifs et les acteurs anomiques.

Il faut aussi préciser que l’histoire des relations Internationales situe le traité Westphalie de 1648 comme la base juridique et politique de la création des Etats modernes.

Actuellement, à la suite de l’émergence des Etats modernes dans ses différentes variances, en termes de puissance et d’alliance géopolitique : l’apparition des acteurs transnationaux et des sociétés multinationales ainsi que les Organisations Internationales Non Gouvernementales (ONG), la nature des acteurs des relations internationales a sensiblement évoluée s’il faut aussi prendre en compte l’apparition des acteurs anomiques organisés en réseaux idéologiques ou hélas parfois en réseaux mafieux ou criminels.

L’autre intérêt de ce chapitre est la place importante réservée à l’analyse des organisations Internationales, gouvernementales et non gouvernementales

La liste de ces différentes organisations est fastidieuse, je me limiterais à en citer quelques-unes qui focalisent l’attention des acteurs aussi bien politiques que financiers dans les relations Internationales, à savoir : l’Organisation des Nations Unies avec ses nombreuses agences, certaines poursuivant des objectifs économiques et financiers telles que la Banque Mondiale, le FMI…qu’on appelle les Institutions de Brettons Wood, l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (l’OCDE), le G7.

Il faut aussi citer les organisations régionales et inter-régionales à vocation politique telle que l’OTAN, l’Organisation de Traité de Sécurité Collective, la Ligue Arabe, l’Organisation de la Conférence Islamique, l’Organisation des Etats Américains, l’Union Africaine, etc.

A côté de toutes ces organisations, l’Auteur insiste sur la monté en force des organisations non-gouvernementales, des réseaux sociaux et aussi des acteurs anomiques ou les réseaux internationaux du crime organisé.

En tant qu’Africain, l’auteur nous renvoi à ces nombreuses Organisations qui ont un impact dans les gouvernances des Etats africains. En plus de l’Union Africaine, il s’agit de ces nombreuses organisations fondées pour accélérer l’intégration économique de l’Afrique, prélude à une véritable intégration politique.

L’intégration régionale économique en Afrique est fondée, premièrement sur la nécessité de reconversion économique suivant les meilleures règles de la division du travail et les meilleures pratiques d’échanges internationaux, ainsi que celles d’orientations des investissements extérieurs directs vers les infrastructures de base et vers les industries de transformation des biens. Elle poursuit aussi l’élargissement des  marchés et la facilitation de la circulation des biens et des personnes. Enfin, elle doit construire les espaces d’échange social culturel plus large et une identité régionale plus extensive. En fonction de cette logique, sont nées les différentes organisations d’intégration régionale que connait l’Afrique qui s’agisse des organisations à caractère économique à caractère douanier, à caractère financier.

Nous ne pouvons pas terminer sans parler des acteurs anomiques, notamment les réseaux internationaux du crime organisé.

Notons d’abord que la littérature les concernant n’est pas abondante. Ces acteurs se caractérisent par des actes illégaux tant sur le plan national qu’international ainsi que par des modes opératoires menés contre les intérêts des Etats.

La prise en compte de leurs activités illicites dans les Relations Internationales tient à la menace qu’ils représentent pour la sécurité des Etats tant sur plan national, qu’international et transnational.

Sans être exhaustif, on peut citer notamment les réseaux des crimes économiques organisés, le réseaux des crimes financiers organisés par des transferts illicites de fonds dans des paradis fiscaux ainsi que par des capitaux vautours ; les réseaux du trafic des matériaux de guerre et d’armes de destruction massive, les réseaux de mercenariat pour la déstabilisation des Etats, les réseaux du trafic des personnes et d’organes humains, les réseaux du crime pour abus des faiblesses des dirigeants et détenteurs des grosses fortunes au niveau international, etc.

Quelle conclusion pouvons-nous tirer de cet ouvrage ? La seule question pertinente pour illustrer cette conclusion est celle de savoir en quoi cet ouvrage innove.

S’agit-il d’une simple compilation ou encore pire d’une simple juxtaposition des paradigmes dominants en relations Internationales

La réponse est claire ; cet ouvrage innove.

D’abord, élaboré en manuel didactique, cet ouvrage s’est donné comme principal objectif l’analyse des paradigmes comme cadre de compréhension et d’explication des faits et phénomènes survenus ou en passe de se reproduire en Relations Internationales par catégorie et par exigences impératives.

Ensuite, c’est un guide pratique de connaissances soumis à la rigueur méthodologique dans ses analyses en Relations Internationales.

C’est aussi une œuvre de repérage des principaux auteurs des études en Relations Internationales.

Enfin, cet ouvrage nous permet de prendre en compte cette réalité paradigmatique qui nous fait découvrir l’importance et l’émergence des sociétés multinationales et des organisations non gouvernementales internationales, ainsi que leurs rôles prégnants dans les relations entre Etats ; ce qui nous amène aussi à ne point marginaliser la présence d’importants intervenants économiques liés au crime organisé, au trafic mafieux, au terrorisme qui depuis le 11 septembre ont radicalement pousser les analystes à revisiter la nature des relations internationales et le mode opératoire de ses acteurs.

C’est vrai, qu’au début la lecture de cet ouvrage peut paraitre fastidieuse, mais dès le deuxième chapitre, elle devient attrayante grâce au style fluide de l’Auteur de cet ouvrage que je demande d’applaudir. Merci.

Par Mr christian Bosembe

 

 

 

 

 

 

 

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