Des Loukachenko africains, il en existe à la pelle. Le Guinéen Alpha Condé briguait, le dimanche 18/10/2020, « son » 3ème mandat. L’Ivoirien Ouattara ira bientôt cueillir le sien. Sont-ils, l’un et autre, sortis de la cuisse de Jupiter ?
Feu Kofi Annan, le brillant Africain des Nations unies, a eu des mots justes et le courage de lion, en 2006, pour dire leur vérité à ceux qui tordent la Constitution de leur pays afin de devenir « président à vie », obsédés par une folle envie de mourir au « palais ». Pensez-vous qu’ils ont été froissés par l’attaque frontale d’Annan ? La douche au vitriol, à Addis Abeba, est passée comme l’eau de pluie sur les plumes d’un canard.
Qu’il est révoltant, à l’ère du numérique, de voir des Rois-Soleils survivre en Afrique et des pseudos intellectuels voraces les soutenir ! En fait, lorsqu’un chef d’État, en fin de mandat, bat le rappel de ses troupes avec mission de réviser la constitution, il ne vise que la conservation des privilèges pour sa clique.
Le refus de l’alternance, frauduleusement obtenu à travers la confection d’une constitution personnalisée – ouattarisée, condéisée, biyaisée, musevenisée, etc. – a ceci de contreproductif qu’il provoque des heurts et des tensions au pays. Particulièrement avec des citoyens qui ne croient plus au mythe de l’homme providentiel.
Il n’est pas tard, à l’Union africaine, de redire aux despotes éclairés que l’Afrique des empires ethniques, c’était hier. S’ils veulent remonter en «tipoy», arborer la plume d’aigle dans la coiffure et brandir une herminette et la queue de cheval, les producteurs des films documentaires ethno recrutent. Craignent-ils pour leur argent volé au peuple ? Les puissances occidentales ont, depuis peu, décidé de restituer les biens volés après la mort des tyranneaux. À quoi aura servi une jouisseuse présidence … à vie ?
Ben-Clet