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Consultations présidentielles : La politique de la chaise vide ne paie pas

On avance lentement mais sûrement vers la fin des consultations initiées par le chef de l’État. Est-on au bout du tunnel d’une crise que d’aucuns qualifient d’«artificielle » entre les institutions issues de la coalition FCC-CACH ? Le peuple, qui suit de très près le déroulement des entretiens que le président de la République est en train d’accorder aux « leaders politiques et sociaux les plus représentatifs », attend de pied ferme la décision qu’annoncera Félix Tshisekedi dans le sens de la formation d’une Union sacrée de la nation. Au milieu de la semaine des consultations, le constat qui se dégage est que la cohésion est acceptée par tous ceux qui ont été reçus au Palais de la Nation. À ce titre, l’espoir est permis si et seulement si le chef de l’État réussissait son pari risqué de marquer une rupture d’avec un passé moins reluisant, qui n’a fait que la part belle à une poignée d’hommes politiques, au détriment de l’ensemble de la population. Par contre, la crainte et le doute hantent encore l’issue de ces consultations, au vu de l’intransigeance affichée, surtout par le FCC de Joseph Kabila et certains leaders de Lamuka, dont Fayulu et Muzito.  Est-il encore besoin de leur rappeler que la « politique de la chaise vide ne paie pas » ?

Les consultations démarrées depuis le 2 novembre par le chef de l’État ont atteint leur vitesse de croisière et plus rien ne pourra les arrêter. Depuis bientôt deux semaines, Félix Tshisekedi a consacré ses journées à une série de contacts visant à consulter les leaders politiques et sociaux les plus représentatifs, à la suite de la crise au sein de la coalition au pouvoir. Selon lui, c’est pour recueillir leurs opinions à l’effet de créer une « Union sacrée de la Nation » autour des objectifs communs.

Pourquoi a-t-il décidé de consulter ? Le 23 octobre, Félix Tshisekedi expliquait que, près de deux ans après la signature de l’accord de coalisation, les divergences persistent entre les parties signataires et « plombent les ailes de l’espoir de l’envol vers le développement ».

Selon le chef de l’État, « ces consultations visent  la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays ».

Cependant, au fur et à mesure qu’avance les consultations, et vu la volonté affichée de ses partenaires du FCC de ne pas l’accompagner dans cette aventure, une grosse interrogation taraude les esprits : Félix Tshisekedi est-il prêt à rompre avec Kabila? « À l’issue de ces consultations, je reviendrai vers vous, dans une nouvelle adresse, pour vous faire part de mes décisions  qui n’excluront aucun cas de figure », a-il dit. C’est sur cette promesse que le peuple souverain l’attend.

Des réserves, des doutes, des craintes…

Mais pour susciter l’espoir du peuple, on aurait souhaité que les consultations de Félix Tshisekedi soient les plus inclusives possibles, de sorte qu’elles lui permettent de fédérer une large frange de Congolaises et Congolais autour du chef de l’État. Mais prétendre consulter des « leaders politiques et sociaux les plus représentatifs » sans ceux des plateformes FCC de Kabila et Lamuka Martin Fayulu (2ème à la présidentielle de 2018), serait certainement une occasion manquée de consolider la légitimité du pouvoir du président Tshisekedi.

En effet, tant que ces regroupements et leurs leaders continueront d’émettre des réserves et des doutes sur ce qui se fait au Palais de la Nation, il y a à craindre une perte de temps et d’énergies.

Il faudra le reconnaitre : la grosse épine de ces consultations reste sans aucun doute le FCC. En effet, la famille politique de l’ancien président de la République, Joseph Kabila, ne cesse de brandir des menaces sur l’issue des consultations qui se font autour du chef de l’État. À l’issue de leur récente retraite politique, les caciques du FCC non seulement refusent d’y prendre part, mais aussi prédisent déjà l’échec de cette louable initiative prise par le président de la République.

Quoiqu’il en soit, les consultations présidentielles suscitent à la fois espoir et doute : espoir si elles réussissent de fédérer toutes les forces vives vers une « Union sacrée de la Nation » ; doute si elles se rangeaient dans les tiroirs du « déjà-entendu » et du « déjà-vu » dont le seul objectif serait le partage du gâteau entre les politiciens pour se maintenir au pouvoir, en ignorant le peuple souverain. Ce qui irait à l’encontre de la déclaration du président lors de son message à la nation : « Le salut du Peuple est la loi suprême ».

Pour ne pas tomber dans ce piège, il est donc souhaitable que toutes les filles et tous les fils de la RDC y adhèrent sincèrement. Se mettre en marge serait une démarche suicidaire. Car, « la politique de la chaise vide ne paie pas », dit-on.

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