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SOCIETE

Kinshasa: La population de N’Djili sensibilisée au rôle de la Cour des comptes dans la lutte contre la corruption

La Synergie des ONG de la Société civile dénommée Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) vient de bénéficier de l’appui de la population habitant la commune de N’Djili pour mener à bien son plaidoyer en faveur de la redynamisation de la Cour des comptes, institution par excellence dans la lutte contre la corruption en RDC.

Ces populations ont, à cet effet, accepté d’accompagner la démarche du CNPAV pour faire pression sur les décideurs jusqu’à obtenir d’eux la redynamisation de la Cour des comptes, institution par excellence pour lutter contre la corruption qui constitue un frein au développement du pays. Ces habitants ont exprimé cet engagement au cours d’une Tribune d’expression populaire organisée dans la salle paroissiale CBCO, située dans la commune de N’Djili.

En effet, comme l’a reconnu Jean-Michel Mvondo, secrétaire exécutif du Réseau d’éducation civique au Congo (Récic), ONG membre de la Synergie Le Congo n’est pas à vendre, «nous ne pouvons pas prétendre lutter contre la corruption sans redynamiser la Cour des comptes, l’institution habilitée quant à ce. Voilà pourquoi nous sommes en train de mener ce plaidoyer pour pousser les décideurs à comprendre que dans la lutte contre la corruption, la Cour des comptes c’est vraiment un cerveau moteur et qu’on ne peut pas la mettre de côté. Nous avons travaillé avec des députés et quelques institutions mais la question, en fait, c’est la population qui subit les conséquences de la corruption. Nous avons déjà commencé cette série de vulgarisation, de sensibilisation auprès des populations dans leurs milieus ordinaires, là où ils habitent, pour qu’ils puissent non seulement comprendre le rôle que la Cour des comptes joue mais aussi et surtout se mobiliser et s’approprier ce combat-là afin que la Cour des comptes puisse effectivement commencer à agir. C’est alors que cette question de corruption sera éradiquée».

Prestation de serment des magistrats, une urgence

Pour lui, le blocage se trouve au niveau des autorités de la RDC qui ne veulent pas que les magistrats de cette Cour puissent prêter leur serment, depuis qu’ils ont été nommés, il y a de cela plus de deux ans déjà. Ce qui veut dire qu’ils ne pourront pas non plus entrer en fonction, conformément à la Constitution. «Cela veut dire que je vous donne et je ne vous donne pas. Donc on donne sans pour autant avoir la volonté de donner. Nous pensons qu’il est vraiment urgent qu’on puisse accepter le serment de ces magistrats pour leur donner la force d’agir», a déclaré Jean-Michel Mvondo, secrétaire exécutif du Réseau d’éducation civique au Congo (Récic), ONG membre de la Synergie Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV).

Pour sa part, le procurreur au parquet près la Cour des comptes, le docteur Philippe Kayumba Nkudi, a démontré à son auditoire le rôle, la mission, les compétences de la Cour des comptes et les difficultés que cette institution rencontre.

À l’en croire, la Cour des comptes a la mission de contrôler les recettes publiques et leurs dépenses. Or, depenser au-délà de ce que prévoit la loi des Finances, précise-t-il, serait une faute de gestion, donc un détournement. Cette infraction est pénible devant la justice avec des dommages et intérêts.

Parmi les difficultés que rencontre cette Cour, le procureur Kayumba a cité, notamment le fait que la Cour des comptes, par son caractère neutre et indépendant, a le pouvoir d’exercer le contrôle même auprès de décideurs dont la présidence de la République, la Primature. Ce qui fait que les magistrats de cette Cour, nommés il y a de cela plus de deux ans, n’arrivent toujours pas à prêter leur serment.

Après N’Djili, la prochaine étape va consister à parcourir de grandes communes de Kinshasa. Ce qui permettra de faire parvenir aux décideurs (qui bloquent le fonctionnement de la Cour des comptes) les attentes de la population sur cette institution dans la lutte contre la corruption.

Bienvenu Ipan

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