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APOSTROPHE

Je ne suis pas dictateur

«Je ne suis pas dictateur. Et je ne veux pas qu’on fasse de moi un dictateur.» Sibyllin, le président Fatshi, me semble-t-il, a exposé son credo politique. À qui s’adresse-t-il ? Y aurait-il des menaces le poussant à mettre entre parenthèses le processus démocratique qui l’a pourtant porté au sommet de l’État ?

Il est à craindre que de nombreuses élites n’aient appréhendé ni le sens ni l’opportunité d’une pareille confession. Néanmoins, sans emprunter à la prétention des analystes, politologues et autres charlatans, l’apostrophe aborde la question en posant des questions.

Comment surgissent des dictateurs en Afrique ? Quel est le rôle de leur entourage ? Quel bilan fait-on d’une dictature après son éclipse ? Qui, du peuple ou de la nomenklatura, s’en sort gagnant d’un régime dictatorial ?

L’histoire immédiate démontre que des jeunes Africains, autrefois, combattants de la liberté, héros des indépendances ou défenseurs des droits de l’Homme, finissent leur itinérance dans la peau des dictateurs. Autant haïs par des compagnons d’armes que par certaines puissances.

Tout dictateur se caractérise globalement par la boulimie de pouvoir, la soif de posséder plus et la peur de finir sur l’échafaud. Il en arrive à narguer la lucidité. Et accepte de se laisser manipuler par un entourage mercenaire, préoccupé plus par sa propre «survie-après-la-Présidence» que par la mise en œuvre du discours du Président. Prédation, corruption, affairisme et délation tiennent lieu d’éthique politique à ce conglomérat.

Pas étonnant que le dictateur vive solitaire au milieu du Peuple ! Pas surprenant qu’il transforme en ennemi quiconque veut lui reconstruire un pont avec le Souverain primaire. Pas étrange qu’à sa chute l’histoire ne recense que ses crimes tandis que les ennemis sablent le champagne.

Ben-Clet

 

 

 

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