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INTERNATIONAL

États-Unis : Trump enregistré tentant d’obtenir une modification des résultats électoraux en Géorgie

Le président américain, Donald Trump, a fait pression sur le principal responsable des opérations électorales de Géorgie pour tenter d’obtenir qu’il modifie en sa faveur les résultats du scrutin présidentiel du 3 novembre 2020 dans l’État, selon un enregistrement d’une conversation téléphonique que s’est procuré « The Washington Post ».

Cet appel téléphonique, passé samedi 2 janvier 2020, constitue la dernière tentative en date de Donald Trump d’obtenir une remise en cause de sa défaite à la présidentielle face au démocrate Joe Biden, un scrutin marqué, selon le président américain, par des fraudes à grande échelle même si toutes ses accusations ont été rejetées par les autorités des États et les autorités fédérales ainsi que par des dizaines de tribunaux saisis de recours.

« The Washington Post » a mis en ligne, dimanche 3 janvier 2021, des extraits de cette conversation d’une heure entre Donald Trump et Brad Raffensperger, Secrétaire d’État de Géorgie, en précisant que le président avait successivement flatté, imploré et menacé ce responsable républicain.

Il ajoute que Brad Raffensperger et le directeur juridique de ses services ont rejeté les demandes et les affirmations de Donald Trump pendant toute cette conversation et lui ont déclaré qu’il s’appuyait sur des théories complotistes déjà démenties.  

« Le peuple de Géorgie est en colère, le peuple du pays est en colère (…) Et il n’y a rien de mal à dire, vous savez, euh, que vous avez recalculé », a dit Donald Trump. Et d’ajouter : « Tout ce que je veux, c’est ça : je veux simplement trouver 11.780 voix, ce qui fait une de plus que ce que nous avons. Parce que nous avons remporté l’État. »

La Maison-Blanche s’est refusée à tout commentaire. Les services de Brad Raffensperger n’ont pas répondu dans l’immédiat à des demandes de commentaires. L’équipe de transition de Joe Biden, qui doit succéder officiellement à Donald Trump, le 20 janvier 2020, n’a fait aucun commentaire.

« Mépris pour la démocratie »

La Géorgie est l’un des États clés perdus par Donald Trump, le 3 novembre dernier, et qui ont fait basculer le scrutin présidentiel en faveur de son adversaire démocrate.

Depuis, Donald Trump a affirmé à des nombreuses reprises, sans en apporter la preuve, que les résultats du scrutin dans l’État avaient été truqués. Mais même s’il avait remporté les 16 « grands électeurs » de Géorgie, le président sortant aurait perdu à l’échelle nationale.

La victoire serrée de Joe Biden en Géorgie est la première d’un candidat démocrate à la présidence dans cet État depuis une génération et le parti démocrate espère qu’elle lui permettra aussi de remporter les deux élections sénatoriales, décisives pour le contrôle de la chambre haute du Congrès.

Avant la publication de la conversation par « The Washington Post », Donald Trump avait déclaré sur Twitter, dimanche dernier, s’être entretenu par téléphone avec Brad Raffensperger au sujet de la fraude électorale en Géorgie.

« Il ne voulait pas, ou ne pouvait pas, répondre à des questions comme la fraude aux bulletins sous la table, la destruction de bulletins, les électeurs hors de l’État, les électeurs morts ou autres. Il n’en a aucune idée », a écrit Donald Trump.

Brad Raffensperger lui a répondu, toujours sur Twitter : « Respectueusement, président Trump : ce que vous dites n’est pas vrai. La vérité va sortir. »

Les informations publiées par « The Washington Post » ont suscité de vives critiques de responsables démocrates, parmi lesquels le président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff.

« Le mépris de Trump pour la démocratie est révélé au grand jour. Une fois de plus. Sur un enregistrement », a-t-il écrit sur Twitter. « Faire pression sur un responsable électoral pour trouver les voix lui permettant de gagner est potentiellement criminel. Et c’est un nouvel abus de pouvoir d’un homme corrompu qui serait un despote si nous le laissons faire. Nous ne le ferons pas. »

Robert Kongo, correspondant en France 

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