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La passation pacifique du pouvoir au sommet de l’Etat congolais : deux ans après, quel bilan ?

En Janvier 2019, Félix prêtait le serment constitutionnel et devenait officiellement le cinquième président de la RDC, le premier dans l’histoire politique à faire une passation pacifique, une remise reprise civilisée avec son prédécesseur.

Deux ans après, plusieurs Congolais s’interrogent sur le bilan de l’exercice de la fonction présidentielle par Félix Tshisekedi. Un Président étouffé par la coalition CACH- FCC, mais déterminé pour construire un État de droit. Sans majorité parlementaire, le président Félix Tshisekedi avait choisi la coalition avec son prédécesseur pour privilégier la stabilité des institutions et la recherche de la paix durable, mais s’est retrouvé dans une alliance sans objectifs convergents, une union fondée sur la méfiance, un véritable dialogue des sourds. Pendant que les uns se battaient pour l’intérêt du Peuple et mettre un terme à la misère généralisée de la population, les autres en revanche, se vouaient à des intérêts partisans, montaient des stratégies pour empêcher le président d’exercer normalement sa fonction.

Le Salut du peuple n’était pas la préoccupation principale du jeu politique : le pouvoir pour le pouvoir était l’objectif privilégié de la lutte politique et le Peuple était une victime choisie. Pourtant aux termes de la Constitution congolaise du 18fevrier 2006, définissant la RDC comme État de droit et démocratie, tout pouvoir émane du Peuple. Donc la politique ne peut être qu’au service du peuple et non de ses Dirigeants. Ceci était loin de la réalité politique vécue par les Congolais. Une Union sacrée pour sauver la Nation et construire un véritable État de droit démocratique, gage de la paix et de la stabilité s’avérait indispensable. La décision en octobre dernier, d’initier des consultations pour recueillir les avis des concitoyens, a été saluée par le peuple.

En effet, le chef de l’Etat avait compris, que le bilan attendu à la fin du mandat est celui qu’il aura à présenter au Peuple selon les promesses faites lors de la campagne électorale. Lui et lui seul est redevable au Peuple et non la coalition. Il devait ainsi user des moyens politiques et juridiques lui reconnus par la Constitution pour rechercher le salut du Peuple.

Avec cette vision qui mérite d’être encouragée, car aucun Congolais ne peut combattre l’intérêt général et l’intérêt du Peuple, la création de l’union sacrée de la Nation rebat les cartes pour les règles de jeu à suivre. Un appel aux compétences et une volonté politique s’avèrent nécessaires pour changer les choses au profit du Peuple qui attend avec impatience de voir son vécu quotidien s’améliorer. De ce point de vue, la vigilance du Chef de l’Etat est attendue, et il ne peut avoir une main qui tremble lors de la prise des décisions difficiles pour l’intérêt des Congolais, mettre les personnes qu’il faut à la place qu’elles méritent pour relever le défi de l’Etat de droit, de la démocratie et surtout du développement. Aux membres de l’union sacrée et Animateurs des institutions à mettre en place, le Peuple attend une nouvelle politique, poser des actes qui tiennent compte de la souffrance du Peuple, la politique du ventre devant appartenir au passé. Les uns et les autres doivent se battre pour redresser le pays, améliorer les conditions de vie des populations, lutter contre la corruption et autres antivaleurs empêchant tout épanouissement démocratique, tout développement de ce géant africain, resté longtemps à genoux avec la politique de prédation, qui était devenue quasi mode de gestion de l’Etat congolais. Ainsi, le sursaut congolais doit dominer toute autre pensée négative de certains concitoyens. Le vivre-ensemble doit être un idéal recherché par tous : Le seul gagnant devra être, in fine, le Peuple congolais.

Par Me Martin MULUMBA

Docteur en Droit constitutionnel et Spécialiste en Administration d’élections de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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