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« Compétence et éthique » : deux exigences des confessions religieuses

Profil des personnes, taille et caractéristiques du gouvernement, c’est l’essentiel de l’entretien qu’a eu le Premier ministre Sama Lukonde, mardi, avec les chefs des confessions religieuses. Après s’être imprégné de la vision de gouvernance du Premier ministre, les chefs spirituels ont insisté sur le social de la population et l’éthique des dirigeants du futur gouvernement d’Union nationale. Comme eux, le cardinal Fridolin Ambongo, reçu en premier, a demandé au chef de l’Exécutif de miser sur « la compétence et l’éthique » dans la composition de son équipe gouvernementale.

Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a partagé, mardi 9 mars à Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa, sa vision de gouvernance aux chefs des confessions religieuses de la République démocratique du Congo. Il ressort de ces échanges une convergence de vues sur les priorités du prochain gouvernement.

« Le Premier ministre a invité les chefs des confessions religieuses pour partager avec eux la vision de la gouvernance qu’il veut mettre en place. Il nous a parlé du profil des personnes, de la taille et des caractéristiques du gouvernement. Je vous assure que ce sont les mêmes choses que les chefs des confessions religieuses ont mis dans leur mémo. Sur ce point, il y a une convergence de vues. Le Premier ministre s’est dit ouvert même aux interpellations des ministres au cas où quelqu’un n’allait pas sur le droit chemin. C’était un entretien cordial », a déclaré à la presse l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, qui parlait au nom des chefs des confessions religieuses à l’issue de la rencontre.

Dans leur mémorandum déposé au formateur du gouvernement, les pasteurs de l’Église ont insisté principalement sur le social de la population, mais aussi sur l’éthique tant des dirigeants que de la population.

« Les chefs des confessions religieuses ont insisté sur le social de la population et sur l’éthique. Sans l’éthique, le social ne serait pas amélioré. Nous lui avons demandé de faire la différence. Il est jeune. Il doit mettre sa jeunesse au service de la population. Qu’il marque le pays qui est essoufflé. Et qu’il apporte un souffle nouveau », a ajouté abbé Donatien Nshole avant de reconnaitre que la « situation est complexe ».

Pour le succès du prochain gouvernement, les chefs des confessions religieuses estiment que chacun devrait amener sa part.

« Les concitoyens ont une grande contribution à apporter aussi pour la réussite de la mission confiée au Premier ministre. Les pasteurs ne peuvent qu’encourager leurs brebis à être dociles, à suivre les directives données par la hiérarchie et à contribuer à mettre aussi l’éthique en pratique », a-t-il dit.

Vers une convergence de vues

Avant de s’entretenir avec la délégation des chefs des confessions religieuses, le Premier ministre s’était entretenu, en tête-à-tête, avec le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque métropolitain de Kinshasa. Le chef de l’église catholique en RDC a, lui aussi, insisté sur « la compétence et l’éthique » dans la composition de l’équipe gouvernementale.

« Il faut prendre des gens qui méritent. Il faut des gens qui ont la compétence et qui vont donner espoir au peuple », a dit le cardinal Fridolin Ambongo, parlant des candidats ministrables. 

Cette position de l’archevêque de Kinshasa est une suite logique de celle prise récemment par les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). En effet, dans son message intitulé « Déchirez votre cœur et non vos vêtements, le peuple attend toujours ».

Dans ce message publié lundi 1er mars 2021 à Kinshasa, les princes de l’église catholique se félicitaient, notamment de la fin de la coalition FCC-CACH et de la mise en place de nouveaux animateurs des institutions de la République. Cependant, ils souhaitent que le tout prochain gouvernement soit « efficace », afin de « prendre en compte les cris de la population, qui croupit dans la misère ». Et les prélats catholiques exhortent le chef de l’État de veiller à ce que « les membres de ce gouvernement ne soient pas des personnes connues pour s’être distinguées dans les antivaleurs ».

Déjà dès la première sortie après sa nomination en qualité de Premier ministre, Sama Lukonde avait retenu comme l’un des critères primordiaux pour faire membre de son équipe gouvernementale « les hommes de bonne moralité ». La position des chefs des confessions religieuses ne vient que conforter celle du Premier ministre, à moins que l’influence politique n’influe autrement.

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