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Félix Tshisekedi : « la situation est grave mais sous contrôle »

Devant la presse, samedi 29 mai au Palais de la nation à Kinshasa, le Président de la République a fait part des réponses humanitaires à la crise de Goma. La situation est « grave » mais « sous contrôle », a assuré Félix Tshisekedi, après l’éruption du volcan Nyiragongo et l’évacuation de plusieurs centaines de milliers d’habitants du chef-lieu du Nord-Kivu. Le chef de l’Etat qui n’adhère pas à l’idée du retour des déplacés dans la précipitation étant donné que le volcan demeure encore actif, s’est réjoui de savoir cette population en vie. Il estime que les ramener à ce stade dans cette zone rouge risque de conduire le pays dans une catastrophe d’une autre dimension. Le retour de ces déplacés est la chose la plus délicate, car en revenant ils doivent trouver des conditions adéquates. Entretemps, Félix Tshisekedi n’a pas mâché les mots pour dénoncer la campagne de manipulation et le règlement de comptes tendant à faire croire que le gouvernement ne contrôle pas la situation. Ainsi, la polémique sur l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) n’a pas lieu d’être. Le plus important à ce stade reste l’aide et la solidarité pour la population de Goma.

C’est sur la base des informations lui rapportées par la mission gouvernementale de retour de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, que le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a fait part à la presse des réponses humanitaires à la crise née de l’éruption volcanique de Nyiragongo.

Très affecté par la crise humanitaire conséquence de la catastrophe naturelle de Goma, le Président de la République a dit qu’il reste déterminé à se rendre sur place en compagnie de la première dame en vue de se rendre compte de visu de la coordination des actions humanitaires et apporter un réconfort à ses compatriotes sinistrés dès que les aéroports de la région seront ouverts au trafic.

« La situation est certes grave, mais elle est contrôlée », a-t-il déclaré avant de souligner qu’il « fallait absolument évacuer la ville », en référence à l’évacuation soudaine ordonnée jeudi dernier, alors « qu’on ne sait toujours pas ce qu’il peut se passer ». Comme pour dire, la menace est encore grande. « Il y a une coulée souterraine de lave qui peut surgir à tout moment n’importe où dans la ville », a fait savoir le chef de l’Etat avant « de déconseiller vivement aux populations de rentrer à Goma ». « La lave n’est plus dans le cratère, mais le volcan reste actif, il faut donc rester méfiant et c’est pour ça que nous ne voulons pas précipiter les choses en faisant revenir les populations », a-t-il indiqué.

Dans ses prises de position, c’est en toute logique que le Président de la République s’en tient à protéger la vie de ses compatriotes. Il l’a dit en ces termes : « Je préfère avoir à prendre en charge des populations déplacées, plutôt qu’elles soient décimées par une catastrophe naturelle… Nous avons un problème de déplacés, mais au moins sont-ils en vie, les faire revenir dans les circonstances actuelles serait très dangereux ».

Face à ce drame, Félix Tshisekedi a dénoncé la campagne de manipulation et le règlement de compte tendant à faire croire que le gouvernement ne contrôle pas la situation.

Dans la foulée, le Président de la République a lancé un appel à l’aide et à la solidarité aux compatriotes pour venir à la rescousse de la population de Goma même si « un budget sera dégagé » pour ces populations qui ont fui dans plusieurs directions. Beaucoup ont été reçus dans leur famille, soit dans des familles hospitalières.

« Il est difficile d’avoir le nombre exact des sinistrés pour organiser une prise en charge efficace, voilà pourquoi il y a eu un temps qui s’est passé », a expliqué Félix Tshisekedi. Et d’ajouter : « Aujourd’hui nous sommes en voie de pouvoir commencer à déployer de l’eau potable ainsi que des vivres sur les sites où ils ont trouvé refuge ». « Ces déplacés ne le sont que pour quelque temps, le plus grand travail sera à Goma, où il y a 5.000 maisons détruites » par les coulées de lave, a anticipé le chef de l’Etat, qui a promis d’organiser des convois de retour.

La première assistance est déjà à Saké notamment l’eau potable et le gouvernement s’emploie à évaluer les besoins humanitaires afin d’y apporter des réponses adaptées, a rassuré le Président de la République.

Pitshou Mulumba

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