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Assainissement de l’armée : Un pari risqué, mais jouable pour Tshisekedi

« Il s’est développé la mafia dans l’armée… Il faut détricoter cela, patiemment ». Ce franc-parler du chef de l’État est d’une telle gravité que cela ne devrait en aucun cas se limiter en simple alerte. Les signaux du locataire du Palais de la nation sont donc clairs : plus rien ne sera comme avant. Le déclic : trois officiers supérieurs des FARDC sont aux arrêts depuis mardi 22 juin à l’auditorat supérieur près la cour militaire de la province de l’Ituri. Selon l’avocat général militaire, colonel magistrat Kumbu Ngoma, ils sont poursuivis pour augmentation des effectifs militaires au sein des unités engagées dans les opérations en Ituri, en cette période de l’état de siège. Parmi ces officiers aux arrêts, il y a un lieutenant-colonel, directeur adjoint chargé de l’administration de la 32e région militaire à Bunia et deux majors : le chef du bureau de rémunération de la 32e région et le chef de l’administration du 3401eme régiment dont les éléments sont en opération à Boga, dans le territoire d’Irumu. Dans tous les cas, dans un corps aussi stratégique que l’armée, pour « détricoter les mafieux », le commandant suprême des FARDC et de la PNC devra faire preuve de génie. L’opération est risquée, mais possible. Déjà qu’à la différence de ses prédécesseurs, Tshisekedi sait dire la vérité à haute voix. Son choix est dicté par l’intérêt supérieur de la République : être proche du peuple plutôt que dans des combines obscures. Il s’agit là d’un atout qui conforte le côté jouable du pari risqué.

Le constat est réel et le sujet autant délicat que personne n’ose en parler. « La mafia » qui met à genou l’outil de défense de la RDC. Pendant que les vaillants militaires sont « clochardisés », certains officiers supérieurs et généraux deviennent de plus en plus riches.

Depuis toujours, ils forment cette classe des « privilégiés » sans être inquiétés. L’instabilité sécuritaire est donc leur profit. Il s’agit là d’une mafia prête à tout pour maintenir le statu quo d’un vide sécuritaire afin de protéger leurs intérêts.

La situation ainsi décrite nécessite des hommes courageux. Des hommes prêts à payer n’importe quel prix pour détricoter le système ! Félix Tshisekedi en est-il un ?

Le président de la République a, certes, mesurer tous les contours du problème et même le danger de déclarer tout haut le combat contre la mafia au sein de l’armée. Il s’agit, à cet effet, d’un pari risqué, bien sûr, mais qui est jouable pour lui avec tout le soutien populaire dont il bénéficie, celui de voir l’armée nationale assainie.

Les chiffres, le tableau à lui présentés à partir de Kinshasa, ne sont donc pas les mêmes sur le terrain. Il fallait du temps et la tactique pour déceler ces chiffres gonflés, des effectifs fictifs, etc. Tshisekedi qui a compris ce dysfonctionnement au sein de l’armée, n’a pas donné sa langue au chat pour dénoncer les magouilles. Avec sa détermination, mieux, sa volonté clairement exprimée, il n’y aura plus de place dans les jours à venir pour des gens qui se complaisent à jouer avec la vie des autres pour leurs propres intérêts.

Ainsi, la promesse du chef de l’État de s’impliquer personnellement pour l’assainissement de l’armée afin d’accélérer le processus de lutte contre les groupes armés ne peut qu’être soutenu par toute la nation.C’est toute cette loi de l’omerta, la loi du silence, qu’il faut abolir.

Des officiers aux arrêts

Il s’agit là d’un message pour une nouvelle ère. L’arrestation de trois officiers des FARDC depuis mardi 22 juin à l’auditorat supérieur près la Cour militaire de la province de l’Ituri s’inscrit indubitablement dans la nouvelle dynamique de la fin de la loi de l’omerta. Il est temps de mettre fin aux réseaux mafieux qui, non seulement gangrènent l’armée, mais aussi constituent un sérieux manque à gagner pour l’État congolais, tout en démobilisant les troupes.

Selon l’avocat général militaire, le colonel magistrat Kumbu Ngoma, ils sont poursuivis pour augmentation des effectifs militaires au sein des unités engagées dans les opérations en Ituri, en cette période de l’état de siège.  Parmi ces officiers aux arrêts, apprend-on, il y a un lieutenant-colonel, directeur adjoint chargé de l’administration de la 32e région militaire à Bunia et deux majors, à savoir le chef du bureau de rémunération de la 32e région et le chef de l’administration du 3401eme régiment dont les éléments sont en opération à Boga, dans le territoire d’Irumu. Et le cas le plus récent, selon des sources judiciaires, a été constaté au sein des militaires basés à Boga en opération contre les ADF.

La société civile de l’Ituri, qui salue cette action, demande que des enquêtes plus approfondies soient menées pour démanteler ces réseaux et que les auteurs soient déférés devant les juges.

Pour bien des observateurs, la prise de conscience au sommet de l’État de l’existence de ce fléau est un début de solution. Car, « Il n’y a pas de mauvaise troupe, il n’y a que de mauvais chef », dit-on. Il appartient maintenant à tout citoyen d’œuvrer pour déjouer tous les coups des traitres.

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