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APOSTROPHE

Áwa té, kasi wápi ?

Les principales artères de Kinshasa sont occupées, ces jours-ci, par des policiers passablement agités. Les uns portant matraque. Les autres armés. Tous n’ont qu’un seul mot d’ordre : interdire aux véhicules le stationnement dans des parkings qui existent et fonctionnent «depuis toujours».     

En vérité, l’autorité urbaine, la police et les Kinois vivent toujours sans panneaux localisant les parkings. Si les officiels (les mêmes ?) ont, à un moment de lucidité, commandé aux Chinois des panneaux identifiant les avenues, ils ont par contre oublié de se faire livrer des panneaux «P» pour les parkings.

L’absence des panneaux «P» est une évidence. Mais l’existence et l’opérationnalité des parkings informellement formels sont tout aussi indéniables. Face à cette entorse au code de la route, gouvernants et gouvernés se sont tacitement convenus de torpiller les bonnes pratiques.

En ce début de juillet 2021, les Kinois se disent scandalisés par l’omniprésence des policiers sur les sites de parkings. Ils sont davantage froissés de s’entendre répondre par la police, aux aguets dans ces arrêts, que «le parking est délocalisé».

Et c’est à tout bout de champ que les policiers lancent des «Áwa té ! Áwa té !», menaçant tout chauffeur qui ose garer son véhicule dans un parking prétendu «délocalisé». Menace à laquelle répliquent les passagers en attente de bus et les chauffeurs : «Soki áwa té, kasi wápi ?».

Pas de réponse. Mais les agents justifient leur zèle : «Nous appliquons les consignes de la hiérarchie». Pauvres policiers ! La hiérarchie ne peut-elle pas implanter des panneaux «P» avant d’ajouter à son arsenal une tracasserie publique supplémentaire ? 

Ben-Clet

 

 

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