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POLITIQUE

Grève des médecins, gestion Covid-19 : Jackson Ausse interpelle le ministre de la Santé à l’Assemblée nationale

Le durcissement de la grève des médecins entamée depuis le mardi 20 juillet, avec une incidence directe sur la gestion de la Covid-19 qui est à sa troisième vague en RDC, préoccupe le député national Jackson Ausse Afingoto. L’élu de l’Ituri soumet, à cet effet, le ministre de la Santé à la barre en déposant, jeudi 22 juillet au bureau de l’Assemblée nationale une interpellation. Jean-Jacques Mbungani devra ainsi s’apprêter pour s’expliquer devant la représentation nationale.

Alors que la République démocratique du Congo subit de plein fouet les effets négatifs de la virulente troisième vague de la pandémie de Covid-19 dont la gestion laisse à désirer, en même temps, elle est à pratiquement à un pas du « black-out » complet dans le secteur de la santé. Car, en effet, les médecins qui sont en grève depuis la semaine dernière, ont procédé au durcissement de cet arrêt de travail, depuis le mardi 20 juillet 2021, en réduisant sensiblement le nombre d’hôpitaux devant recevoir uniquement des cas d’urgence.

C’est une situation inconcevable qui met en péril la population en l’exposant gravement à la pandémie. C’est ce qui inquiète le député national, Jackson Ausse Afingoto.

Ce dernier passe ainsi à la vitesse supérieure, il décide de faire passer à la barre le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention Jean-Jacques Mbungani. Une motion d’interpellation a ainsi été déposée, jeudi 22 juillet, au bureau de la Chambre basse avec comme objet « la radicalisation des mouvements de grèves des médecins et la gestion déficitaire de la riposte contre la 3ème vague de Covid-19 à Kinshasa et dans les provinces ».

Se basant sur les dispositions de l’article 175 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, Jackson Ausse a motivé son initiative de contrôle parlementaire en ces termes : « Je viens de déposer une interpellation contre le ministre de la Santé publique, car vous êtes sans ignorer qu’il y a une radicalisation de la grève des médecins. Ce qui parait quand même paradoxale en cette période où la pandémie de la Covid-19 fait ravage. Nous en sommes à la troisième vague. Et notre pays qui n’est pas épargné occupe au niveau africain le sommet de la liste des pays qui paient le lourd tribut. Et curieusement, en cette période cruciale, les médecins, les personnes censées prendre soin des malades puissent ne pas être payés, déclenchant ainsi la radicalisation de leur mouvement de grève. Il est, à nos yeux, inconcevable que ces médecins ne soient pas payés, car c’est un malheur pour notre population ».

Par ailleurs, cet élu du peuple dit ne rien comprendre qu’au-delà de la grève, « les provinces du Nord-Kivu et Ituri qui sont aussi touchées par la pandémie dans notre pays ne bénéficient d’aucun produit ou matériel capable de prendre en charge les malades Covid-19 en cette troisième vague ». « Ce triste tableau nous laisse croire que le ministre de la Santé ne joue pas correctement son rôle. Evidemment, cette conclusion est trop hâtive et, de ce fait, nous avons jugé bon de l’inviter pour éclairer la représentation du peuple. Notre vœu est que le bureau de notre chambre puisse très rapidement programmer cette interpellation avec diligence. Car c’est une question de responsabilité. Etant donné que la vie de la population est en danger, le bureau prendra la mesure de l’urgence pour aligner cette question. Autrement faire, sera synonyme d’être en déphasage avec la population. D’autre part, la radicalisation des médecins qui rejettent d’ores et déjà d’éventuelles promesses du gouvernement inquiète. Cela suppose que nous avons un exécutif qui donne des promesses sans les réaliser. C’est grave. Vu l’urgence, si le ministre ne nous éclaire pas, nous allons passer à la vitesse supérieure conformément aux mécanismes prévus dans le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale », a-t-il conclu.

Jokal/PM

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