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Désignation du président de la CENI : Vers un délai de grâce pour les religieux

Tic-tac… l’heure tourne, mais la situation peine à se décanter entre les confessions religieuses alors que le chrono n’arrête pas de compter.

Le groupe de six confessions religieuses et le duo catholiques et protestants devront se retrouver pour tenter de débloquer les négociations en vue de dégager le consensus autour du successeur de Corneille Nangaa, à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le schéma d’un délai de grâce se précise, à entendre, les discours de deux camps, qui se sont succédé, mardi 17 août, au cabinet de Christophe Mboso N’Kodia Pwanga au Palais du peuple. Le couple ECC-CENCO a été conduit par l’archevêque de Kisangani, Mgr Marcel Utembi et la délégation de six autres confessions religieuses avait à sa tête le prophète Israël Dodo Kamba. Ainsi s’ouvre la voie vers un énième report du dépôt de la liste des « confessions religieuses » pour la désignation des animateurs de la CENI, car si le président de la CENCO et de la plateforme « Confessions religieuses » a sollicité du bureau de l’Assemblée nationale un délai de grâce pour vider totalement le dossier, le porte-parole du groupe de six, lui, a rassuré que malgré les divergences, « on va arriver à un résultat. Et l’essentiel, c’est le résultat ». Le peuple congolais qui observe depuis un temps ce jeu de prolongations, espère que cette fois-ci sera la bonne.

Les Congolais attendent un accord. Et c’est aux religieux de s’y mettre. « A n’importe quel prix », les confessions religieuses doivent se dépasser pour désigner le président de la Céni, l’interlocuteur qu’attend le gouvernement pour amorcer les grandes étapes du processus électoral devant conduire aux élections en 2023.

Les lignes semblent bouger dès lors qu’aucun camp n’est opposé à la reprise du dialogue. C’est une position qui se dessine bien tardivement à l’expiration, mardi 17 août 2021 à minuit, du deuxième délai supplémentaire de 72 heures accordé par le bureau de l’Assemblée nationale aux confessions religieuses.

Mgr Marcel Utembi, président de la plateforme des confessions religieuses et président de la CENCO, s’est rendu au cabinet de Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, à son invitation du reste.

« Nous nous retrouvons au Palais du peuple, nous sortons du bureau du président de l’Assemblée nationale, à son invitation pour échanger sur le dossier de l’heure ; il s’agit du processus de désignation des animateurs de la CENI. Je dois dire que c’était un échange cordial, convivial, patriotique où nous nous sommes exprimés les uns les autres, à la satisfaction de chacun », a circonscrit le président de la plateforme Confessions religieuses au sortir de l’audience.

Mais, a insisté Mgr Utembi, il ne s’agit point de rendre compte des conclusions des délibérations de huit confessions religieuses.

« C’est le premier contact avec l’autorité compétente dans la mesure où, c’est le bureau de l’Assemblée nationale qui nous a demandé de pouvoir réaliser ce travail de désignation des animateurs de la CENI et nous en sommes là. Je suis arrivé de Kisangani hier (Lundi 16 août 2021, NDLR) et les premiers contacts que je prends c’est avec le président de l’Assemblée nationale et le reste suivra », a précisé l’archevêque président de la CENCO qui était accompagné de Mgr José Moko, évêque d’Idiofa et vice-président de la CENCO.

On se rappelle qu’à quelques heures de l’expiration du deuxième délai supplémentaire, Mgr Marcel Utembi a sollicité du bureau de l’Assemblée nationale un délai de grâce pour vider totalement le dossier déposé sur la table de discussions de la plateforme Confessions religieuses. On est donc parti pour jouer aux prolongations.

… Et les six appellent au jeu démocratique jusqu’au bout 

Après le couple ECC-CENCO, la délégation de six autres confessions religieuses, conduite par le prophète Israël Dodo Kamba, a aussi échangé avec le speaker de la Chambre basse du Parlement.

Au sortir de l’audience, le porte-parole du groupe de six a d’abord tenu à faire une mise au point. « On n’est pas arrivé, depuis tout ce temps, à trouver une solution d’ensemble. Néanmoins, on était déjà sur le point parce qu’une partie a regardé dans une direction, une autre dans l’autre direction. Et ça, je le dis depuis toujours, c’est un jeu démocratique. On n’est pas tous obligé de regarder dans la même direction sur une question. Il peut y avoir des divergences, mais ce qu’il faudrait craindre, c’est la division entre les chefs des confessions religieuses ».

Pour Dodo Kamba, les princes de l’Eglise travaillent en union dans la diversité. Ce qui constitue, à ses yeux, une richesse.

« Aussi longtemps que nous maintenons l’unité comme dans un corps, nous devons apprendre à respecter les avis partagés ».

Mais aujourd’hui qu’un groupe demande la réouverture des débats, les six confessions religieuses sont disposées à retourner à la table des pourparlers.

« Lorsqu’on nous demande de revenir sur la question, on n’est pas fâché pour ça, on retourne, on travaille et nous vous rassurons que nous continuerons à donner le meilleur de nous-mêmes pour que nous puissions terminer la question. Et nous sommes sur le point de le faire », a-t-il rassuré.

Avant de renchérir en ces termes : « Quand l’un des nous demande, c’est comme dans un corps, on accepte, mais cela n’a pas rencontré notre préoccupation de départ, mais parce qu’un groupe a demandé, on travaille sur la question. On va arriver à un résultat. Et l’essentiel, c’est le résultat ».

 Pour lui, la divergence entre membres participe d’un jeu démocratique. « L’opinion souffrira si on en arrive à des conflits entre nous. C’est une richesse que nous soyons d’opinions contraires, cela nous permet de faire jaillir la lumière », a t-il ajouté par ailleurs.

Entretemps, l’évêque général relève qu’un seul procès-verbal avait été déposé en son temps et un rapport dans lequel il est écrit qu’un certain nombre de démarches ont été entreprises ensemble ne n’ont pas permis aux confessions religieuses de s’accorder par rapport à un choix qu’elles devaient opérer.

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