Un « Plan directeur d’industrialisation » à l’horizon 2040, d’un coût de 58 milliards de dollars ! C’est l’ambitieux défi que se lance le gouvernement de la République démocratique du Congo, qui prévoit des infrastructures devant relier différentes régions de ce géant d’Afrique centrale.
Le plan présenté officiellement, jeudi 26 août, aux membres du gouvernement, aux élus, diplomates, opérateurs économiques congolais et étrangers ainsi qu’aux universitaires et la presse, vise à atteindre « l’objectif de l’émergence de la RDC d’ici 2030-2040 ».
Concrètement, selon la déclaration officielle faite par le ministre de l’Industrie, Julien Paluku, dans les cinq prochaines années, le gouvernement veut doubler le nombre d’unités de production industrielle. Objectif : atteindre mille industries dans le pays et réduire de 60% la facture des importations évaluée à près de 6,5 milliards de dollars américains par an.
Pour garantir le succès de ce plan, il faut 58,3 milliards de dollars pour la construction d’infrastructures routières (21 milliards de dollars), ferroviaires (9 milliards de dollars), énergétiques (22 milliards de dollars) et aéroportuaires et portuaires (6,3 milliards de dollars), a estimé M. Paluku. Mais le pays de Tshisekedi devra mobiliser des fonds auprès des partenaires.
Quel est le constat à ce jour ? La RDC ne compte plus que 507 entités industrielles recensées, contre 9.600 unités de production industrielles dans différents secteurs héritées du colonisateur belge en 1960 lors de l’accession du pays à l’indépendance. Une véritable marche à reculons sur le plan industriel alors que la population, elle, monte en flèche de façon exponentielle.
Faudra-t-il en rire ou en pleurer ? Plus qu’un simple constat, cette comptabilité de la honte fait par le ministre Paluku devrait plutôt révolter les Congolais. Et constituer un déclic vers la « réindustrialisation » de la RDC d’ici à l’horizon 2030.
Le Potentiel