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Réponses de Kibassa : entre survie politique et motion de défiance

Alors que le bureau de l’Assemblée nationale convoque, ce mercredi 13 octobre 2021 à 10 heures, une plénière avec deux points inscrits à l’ordre du jour, à savoir la « réponse du ministre des PT-NTIC au sujet de la taxe RAM » ; et la « question orale avec débat adressée au VPM, ministre de l’Intérieur sur la situation qui prévaut dans la province du  Sankuru », les élus FCC ont déposé, mardi 12 octobre, une motion de défiance contre Augustin Kibassa Maliba. Selon toute vraisemblance, cette motion de défiance est déposée sous un climat de tension inouïe à la Chambre basse du Parlement. Les élus du FCC tiennent à obtenir la tête du ministre Kibassa « pour sa responsabilité dans l’instauration de la taxe RAM ».

En effet, depuis le début de l’examen de la question orale avec débat sur la taxe RAM (Registre des Appareils Mobiles), initiée par l’élu d’Uvira, Claude Misare, député national de l’Union sacrée, le torchon brûle entre l’Union sacrée de la nation et ses anciens alliés du Front commun pour le Congo (FCC). À lire entre les lignes, ça sent la revanche après l’éviction de Jeanine Mabunda par l’Union sacrée. Kibassa sortira-t-il indemne de ce « duel aux couteaux » ? Ce mercredi, l’on assistera donc à la plénière de tous les enjeux sur la survie politique du ministre des PT-NTIC.

C’est passé comme une lettre à la poste. Une motion de défiance, avec 101 signatures, a été déposée, mardi 12 octobre, par le collectif des députés FCC (opposition) à l’Assemblée nationale, contre le ministre des Postes, Téléphones et Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), Augustin Kibassa Maliba, pour sa responsabilité avérée dans l’instauration de la Taxe RAM (Registre des Appareils Mobiles).

La motion, portée par le député Jean-Marie Bulambo Kilosho, met en accusation le ministre Kibassa, accusé de se dérober à ses responsabilités vis-à-vis de la représentation nationale, qui lui a demandé de supprimer cette taxe jugée « illégale » par une grande partie de l’opinion nationale et de démissionner.

Lundi dans la soirée, les députés de la majorité Union sacrée de la nation, avec à leur tête le président et le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, se sont retrouvés en réunion dans un hôtel de Kinshasa, pour tenter de trouver une ligne de conduite commune afin de sauver « l’infortuné ministre ». Ils se seraient séparés sans parvenir à un accord, une bonne partie de l’assistance étant contre la taxe ministérielle.

Motion déposée sous tension

Motion de défiance déposée sous un climat de tension, Didi Manara considère cette action comme une manière de sauver le peuple congolais de ce qu’il qualifie d’« escroquerie » entretenue autour de la taxe RAM.

Contrairement à l’Union sacrée de Félix Tshisekedi accusée de protéger ce membre du gouvernement, le président du groupe parlementaire PPRD et alliés estime que sa famille politique (FCC) défend les intérêts de la population. Il prévient que le débat sur cette motion de défiance sera houleux.

« Le FCC est avec la population et vous allez voir comment les députés de l’Union sacrée seront contre la population, c’est-à-dire ils vont sauver le ministre. Ça sera un débat très houleux demain. Nous, nous venons d’accomplir notre tâche, c’est-à-dire sauver le peuple face à cette escroquerie », a-t-il dénoncé mardi à l’issue du dépôt de leur motion de défiance.

Selon certaines indiscrétions, cette motion est déposée 24 heures après la réunion des députés de l’Union sacrée au cours de laquelle le duo Mboso-Kabund aurait échoué à obtenir la protection du ministre Kibassa. Que se passera-t-il à la plénière de ce mercredi ? C’est la question qui taraude tous les esprits.

L’on se souviendra que lors de plénière sur l’examen de la question orale avec débat sur la taxe RAM (Registre des Appareils Mobiles), initiée par l’élu d’Uvira, Claude Misare, député de l’Union sacrée, le ministre des PT-NTIC avait essayé de se défendre, mais sans convaincre la majorité des députés nationaux qui ne juraient que sur la suppression pure et simple de cette taxe.

D’après le ministre Augustin Kibasa Maliba, « depuis la mise en place de cette taxe en 2020, elle a généré plus de 25,1 millions de dollars américains pour un total de plus de 38 millions de téléphones enregistrés qui sont classés par catégories d’appareils dont 12 260 344 appareils 2G originaux et uniques, 10 325 249 appareils 2G clonés, 4 090 082 appareils non conformes, 5 454 433 appareils 3G-4G originaux et uniques, 4 425 106 appareils 3G-4G originaux clonés et 1 752 892 appareils non conformes ».

Mais toutes ces explications du ministre de l’Union sacrée devant les élus n’ont ni convaincu ni décoléré ceux (surtout du FCC) qui ne jurent que par la suppression pure et simple de cette taxe ou qui réclament- comme on le voit aujourd’hui à travers la motion de défiance.

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