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Céni : l’heure est au travail pour rattraper le temps perdu et éviter à tout prix un glissement en 2023

L’unanimité de toute la communauté nationale, s’agissant de l’impérieuse nécessité, d’organiser dans le délai constitutionnel les élections en 2023, place le président de la République et le gouvernement devant leurs responsabilités. Il s’agit d’une responsabilité non seulement dans l’agir, en termes des moyens logistiques et financiers à mettre à la disposition de la Centrale électorale, mais aussi dans l’anticipation pour déjouer tous les pièges politiques visant à faire d’office le lit du glissement dans l’organisation de prochaines échéances électorales. De ces pièges, le statu quo observé depuis des mois, en était bien un. Car, toute tergiversation, qu’elle soit de la part des religieux tout comme des politiciens, n’arrête pas le chrono déjà en marche. C’est dire que les acteurs politiques et religieux ne devraient pas continuellement prendre en otage, tel a été le cas, au nom de leurs intérêts personnels, le processus électoral en cours dans le pays.

Fort de cette évidence, le défi que le pays est appelé à relever est ainsi majeur et d’intérêt supérieur par rapport aux incidents, du reste, mineurs qui ont émaillé l’entérinement de nouveaux animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à l’Assemblée nationale ou encore au brouhaha des artisans du blocage. Le plus important, c’est que le statu quo appartient au passé et cap est mis sur l’avenir. Ainsi, une fois investis par ordonnance présidentielle, Denis Kadima et son équipe devront se mettre à l’œuvre pour construire la confiance afin de rassurer toutes les parties prenantes, en même temps relancer à plein régime la machine électorale en accélérant la préparation technique.

Denis Kadima sera le successeur de Corneille Nangaa à la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) aux termes d’une ordonnance que prendra le président de la République Félix Tshisekedi. Cette option a été levée par les députés nationaux réunis en plénière, samedi 16 octobre au Palais du peuple à Kinshasa.

Face l’opposition du Front Commun pour le Congo (FCC) de l’ex-président Joseph Kabila, de l’Ensemble pour la République de l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, et de LAMUKA du duo Martin Fayulu-Adolphe Muzito, la majorité rangée derrière Félix Tshisekedi a imposé son rythme pour mettre fin au statu quo. L’Assemblée nationale a entériné 12 sur les 15 animateurs de la Céni prévus dans la loi organique.

Denis Kadima Kazadi (Kasaï Oriental- Société civile) est officiellement le remplaçant de Corneille Nangaa à la tête de la Céni. M. Ilanga Lembo Bienvenu (Maï-Ndombe -Majorité) prend le poste de 1er vice-président. Le poste de 2ème vice-président, quota de l’Opposition, est à pourvoir. Mme Patricia Mulela Nseya de la Majorité (Haut-Katanga) jouera le rôle de rapporteur et elle sera secondée par Paul Mohindo Bulemberi de la Majorité (Nord-Kivu) au poste de rapporteur adjoint. Un autre poste à pourvoir, c’est celui de questeur qui est réservé à l’Opposition. Néanmoins, le questeur adjoint est connu, il s’agit de Mme Sylvie Burembanu Balume de la Majorité (Sud-Kivu).

Dans la foulée, Lipemba Ikpanga Ndolo Pascal, Boko Matondo Fabien, Ditu Monizi Blaise, Bimwala Mampuya Roger, Ngalula Joséphine, Bisambu Gérard, Onokoko Asamoto Adine sont membres de la plénière.

Une classe politique manipulable… L’impératif des délais

Animateurs désignés et entérinés, la Céni, l’Assemblée nationale, le gouvernement et le président de la République ont, chacun dans sa sphère d’action, une responsabilité pour déjouer le plan concocté silencieusement de manière directe ou par procuration, par certains acteurs favorables au glissement au-delà de 2023. C’est pour dire qu’il y a nécessité d’aller vite et bien, ce qui implique le déblocage du processus électoral pour éviter tout glissement.

Dans tous les cas, s’il faut rester dans la logique dépassée de ceux qui ne s’en tiennent qu’aux tractations interminables, un ennemi impardonnable va se dresser, c’est le temps. C’est pour dire que toute tergiversation, qu’elle soit de la part des religieux tout comme des politiciens, fait le lit du retardement du processus électoral. Et ces acteurs politiques et religieux, qui ont fait la vedette depuis des semaines en se déplumant finalement, ne devraient pas continuellement, au nom de leurs intérêts personnels, prendre en otage un processus électoral, tant attendu par les électeurs.

C’est une page tournée. Et aujourd’hui le seul impératif est celui de respecter les délais constitutionnels de convocation du processus électoral et de la tenue des scrutins.

D’ailleurs, du côté du gouvernement, rassure-t-on, le gouvernement n’attend plus que l’installation du nouveau bureau de la Céni pour mettre à sa disposition des moyens logistiques et financiers pour commencer son travail en rattrapant le temps perdu.

Et dans l’intérêt de gérer le temps à bon escient, après l’étape de l’Assemblée nationale et les parties prenantes (confessions religieuses et les partis politiques), il y a lieu d’encourager le président de la République et le gouvernement à jouer pleinement leur partition pour relancer la machine électorale et permettre au bureau de la Céni d’accélérer la mise en œuvre des opérations préélectorales, lesquelles permettront au peuple de se choisir librement ses futurs dirigeants dans le respect de la Constitution.

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