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A HAUTE VOIX

Populisme, cheval de Troie

À quoi jouent les parlementaires opposés à la prolongation de l’état de siège ? L’opinion publique interroge ces messies qui, face aux médias, se posent en sauveurs des populations de l’Ituri et du Nord-Kivu.  

C’est ici le lieu de rappeler que les Congolais n’ont pas oublié les graves révélations faites par le chef de l’État, au lendemain de son séjour à l’est, concernant les mobiles et les acteurs de l’insécurité. Ils n’ont pas oublié que, pour avoir dénoncé la compromission de certains originaires avec l’ennemi, le président de la chambre basse s’était attiré une vive colère des députés natifs de l’est.

Aujourd’hui, les récriminations contre l’état de siège sont battues en brèche par des évidences. Exemple : les critiques ont assisté, deux décennies durant, aux massacres des leurs sans jamais dénoncer les détournements de fonds destinés au front militaire. Sans jamais trahir les creuseurs ou les trafiquants de minerais ; encore moins les marchands d’armes. Sans jamais boycotter les séances du parlement.

Constitutionnellement, tout citoyen a le droit de critiquer l’action gouvernementale, qu’il ait ou non l’expertise dans l’art de la guerre. Mais, dans le cas présent, chacun devrait, par éthique, faire preuve de probité. Les anti-état de siège devraient dire à leurs électeurs que des jeunes soldats et policiers se font tuer chaque jour au front, pour la sécurisation de l’Ituri et du Nord-Kivu. Que des fils égarés tuent et pillent dans leurs propres communautés, avec la même cruauté que les djihadistes ougandais. Que cette guerre, non conventionnelle, durera aussi longtemps que celle des Américains contre les Talibans en Afghanistan. Ou des Français contre les djihadistes au Mali, au Niger, au Burkina Faso. Ou du Nigeria contre Boko Haram.

L’unique moyen d’éradiquer ce cancer est de fédérer les énergies des Congolais autour des institutions. Et de combattre le populisme, cheval de Troie des soutiens aux groupes armés.

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