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POLITIQUE

Incursion des rebelles à Bukavu : une faille sécuritaire de trop

Un groupe rebelle armé a attaqué, dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 novembre, plusieurs positions de l’armée et de la police à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Selon l’armée, un groupe rebelle a fait une incursion pour tenter de libérer certains de ses membres emprisonnés. Le bilan s’élève à six morts parmi les assaillants, deux dans les rangs de la police et un militaire. Dans la soirée de mercredi, le gouverneur de province, Théo Ngwabidje, affirmait que « la situation était sous contrôle ». Soit. Mais la grande question que se pose plus d’un Congolais demeure : comment expliquer que des rebelles armés puissent paralyser nuitamment une si grande agglomération comme Bukavu et cela durant plusieurs heures sans que les services de sécurité n’aient détecté au préalable leur plan de préparation ?

Un calme apparent est observé dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, après qu’un groupe rebelle, attribué à la Coalition des patriotes congolais pour l’application de l’article 64 (CPCA-A64), a attaqué, mercredi 3 novembre vers une heure du matin plusieurs positions des Forces armées de la RDC et de la Police nationale congolaise (PNC) dans les quartiers urbains. L’armée a réagi et des tirs à l’arme lourde ont été entendus dans la ville.

En effet, un groupe de rebelles dont on ne sait pas déterminer jusque-là le nombre, a pris d’assaut aux environs d’une heure du matin du mercredi 3 novembre les grandes artères de la ville de Bukavu et a ciblé les zones de défense où étaient gardés les munitions des Forces armées de la République démocratique du Congo, selon les témoignages recueillis sur place, dans le but de libérer les leurs qui seraient enfermés dans les maisons carcérales de Bukavu.

Cette thèse a été rapportée aussi par le Général Bob Kilubi, commandant de la 33ème région militaire basée à Bukavu, auprès des médias de la place.

Ces rebelles, selon les dernières informations, appartiennent à la Coalition des patriotes congolais pour l’application de l’article 64 (CPCA-A64) qui réunit plusieurs groupes armés au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

Dans un communiqué rendu public par les dirigeants de cette coalition dont une copie est parvenue à notre Rédaction, ils disent exiger « le départ des actuels dirigeants de la République démocratique du Congo, de l’ex-président Joseph Kabila et de tous les mercenaires et autres milices étrangères se trouvant en RDC », ce qui constituerait le leitmotiv de leur révolution.

Bien que le gouverneur du Sud-Kivu a annoncé dans un message le retour au calme au chef-lieu de cette province, jusque dans l’après-midi du 3 novembre, l’armée congolaise continue d’appeler la population à rester à la maison, car l’ennemi se serait infiltré parmi la population, dans la ville, après la fermeture de toutes les voies de sortie et d’entrée de la ville par les Forces de l’Ordre.

Une faille sécuritaire à sanctionner

La grande préoccupation de la population de Bukavu et de toute l’opinion congolaise reste de savoir comment ces rebelles ont pu accéder dans la ville et cela visiblement quelques jours avant, pour ainsi causer ce préjudice à la population et perturber la quiétude.

À cette question, la réponse de Kinshasa est très attendue. D’aucuns sollicitent déjà des sanctions sévères envers les autorités provinciales du Sud-Kivu pour avoir failli à leur mission de sécuriser comme il se doit ce chef-lieu de la province.

Le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje, qui a fait une communication contradictoire à celle du commandant de la 33ème région, en appelant la population de vaquer à ses occupations alors que l’armée demande encore aux gens de rester à la maison, a tout de même communiqué quelques heures après sur un bilan officiel de cette attaque. 

« Six assaillants ont été tués, 36 parmi eux ont été arrêtés et 14 armes AK-47 ont été saisies », a-t-il indiqué à la presse à Bukavu, tout en appelant la population à vaquer à ses occupations au moment où l’armée appelait encore à une vigilance tous azimuts en restant chez soi.

Selon les forces vives du Sud-Kivu, des civiles ont également perdu la vie dans ces affrontements entre milices et armée loyaliste.

Entretemps, les habitants de Bukavu qui vivent encore dans la psychose suite à la disparition totale des traces et de la destination de ces rebelles dans la ville et aux environs, appellent les forces de l’ordre à une patrouille, quartier par quartier, pour que la même situation ne se répète plus dans les heures qui suivent.

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