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A HAUTE VOIX

Grève : de bonnes questions

Depuis les origines, les syndicats professionnels ont pour vocation de défendre les droits et les intérêts matériels et moraux, collectifs ou individuels, de l’ensemble de leurs adhérents. C’est-à-dire des travailleurs ou des patrons. Ainsi, pour obtenir gain de cause dans un conflit de travail, les syndicats disposent-ils d’une arme redoutable : le mot d’ordre de grève.

Les enseignants congolais viennent d’en faire la démonstration en boycottant la rentrée scolaire 2021-2022. Plus d’un mois après, le gouvernement a offert de négocier dans le but d’obtenir un consensus favorable et à l’État et aux grévistes. C’est du moins le souhait exprimé par le Premier ministre, tel qu’il est rendu par le Conseil des ministres du 05 novembre 2021.

Qu’il s’agisse de revendications des fonctionnaires ou des enseignants, la problématique reste immuable. Cycliques, ces réclamations sur fond des menaces de grève réapparaissent à chaque saison. Tous les gouvernements les ont affrontées et souvent contournées, à telle enseigne qu’il faut se poser ’’de bonnes questions’’.

Pourquoi les gouvernants, se sachant en incapacité budgétaire d’honorer les engagements financiers, s’empressent-ils de signer des accords ’’blancs’’ avec les syndicats ? Les syndicalistes, dont de nombreux universitaires, s’informent-ils au préalable sur le budget annuel préfiguré de l’État avant d’exiger des barèmes fantaisistes ? La rue a-t-elle forcément tort de rapprocher les grévistes des agitateurs politiques dans un contexte socio-politique tendu ?

Un homme mal informé, dixit Louis XVI, a le droit de mal raisonner. Les grèves perlées ou surprises sont la résultante du déficit de communication. Ce mal est curable. À moins que des gouvernants insouciants et des syndicats manipulés, tous de mauvaise foi, jouent à se mentir réciproquement, se délectant de la surchauffe du climat social.

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