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APOSTROPHE

Routes kinoises (2)

Le caractère meurtrier des routes kinoises n’est pas une vue d’esprit. Encore moins un échafaudage des «chiens écrasés», juste bon pour remplir la page du journal.

Isidore accompagne son épouse à une rencontre familiale à Kasa-Vubu. De son quartier de l’Ozone, il dévale paresseusement la colline qui mène au lieu-dit Kintambo-magasin.  En s’engageant sur l’avenue Mondjiba, il est touché par la compassion. Aussi, sans demander l’avis de son épouse, arrête-t-il sa Mercedes pour «aider» les piétons qui doivent avoir attendu longtemps à l’arrêt.

Trois passagers, dont un homme, prennent ainsi place sur le siège arrière. Destination : Gombe et Lingwala. Le premier passager s’arrête devant le Royal. Il descend et Isidore ne demande aucun rond. À la hauteur de l’Institut supérieur de commerce, l’une des passagères arrive à destination. Elle descend, sans rien payer.

L’automobiliste continue sa progression et, bientôt, arrive au rond-point Assossa. Le couple n’avait pas encore exprimé la question qui lui brûlait les lèvres que la dernière passagère prend l’initiative. Elle s’adresse à l’épouse d’Isidore : «Mais toi, quand est-ce que tu vas descendre de la voiture ?».

Intrigué, le couple ne réalise pas où veut en venir l’effrontée. Encore quelque 50 mètres plus loin, l’épouse dit à son conjoint de stopper. Madame sort et passe ouvrir la portière arrière. Elle intime l’ordre à l’intruse d’évacuer. Ce que fait celle-ci, dans un sourire jaune, expliquant qu’elle avait besoin de faire un tour de la ville. Mais aux frais de qui ?

Isidore a eu de la chance, parce qu’Isidorette avait la maîtrise de soi. Une autre épouse aurait gratuitement soupçonné son mari. Ou provoqué un spectacle «enfants non admis». Au grand dam de l’ordre public et des bonnes mœurs.

La moralité de cette histoire vécue ? Je vous laisse l’ébaucher dans la langue de votre choix.

Ben-Clet

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