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La page est tournée

La page est tournée. Une ordonnance rendue publique le week-end dernier a relevé Yuma Mulimbi de ses fonctions de président du Conseil d’administration de la Gécamines, principale société minière publique. L’un des piliers du régime Kabila se savait en sursis depuis l’avènement de Tshisekedi.

En poste depuis 2010, il cumulait cette fonction avec celle de président du patronat congolais. Cependant, en quittant la Gécamines, il reste président du Conseil d’administration de l’Entreprise générale du cobalt (EGC), qui détient le monopole pour l’achat, le traitement, la transformation, la vente et l’exportation du cobalt extrait par des mineurs artisanaux ou des entreprises minières artisanales.

Le cas Yuma inspire plus d’un. À travers lui, Le Potentiel rend hommages, sans parti pris, à une personnalité projetée brusquement de l’ombre à la lumière par la magie de la proximité avec la politique. De ses modestes débuts de gestionnaire dans une fabrique textile jadis de renom à l’éclatant statut d’opérateur éclaboussé par des scandales miniers, l’homme suscite la controverse à l’international. Kabila l’avait même proposé à son successeur comme Premier ministre. Retoqué par Tshisekedi, il s’est replié sur ses affaires.

À la tête de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), sous Kabila, il a joui d’autant de visibilité et de longévité que Jeannot Bemba à l’ombre de Mobutu. Et comme Jeannot, Albert a multiplié des postures de défiance envers certaines initiatives du gouvernement, en se présentant comme le plus mordant défenseur des intérêts des hommes d’affaires.

Or, la couverture politique ne suffit pas pour indéfiniment protéger le bénéficiaire d’un mauvais coup. Bemba l’avait expérimenté à l’entrée de l’AFDL Laurent Désiré Kabila. Voici le tour de Yuma. Pour sûr, dans ce jeu de chaises musicales, le peuple se tient à l’écart. Car les enjeux ne le concernent pas.

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