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A HAUTE VOIX

Contre l’incivisme routier

Le chef de la police Ville de Kinshasa lance l’opération « Keba na caméra » destinée, argumente-t-il, à dissuader, d’une part, les usagers de la route qui enfreignent le code de la route ; et d’autre part, les policiers (principalement de la circulation) qui violent l’éthique professionnelle en s’illustrant par des pratiques délictuelles sur la voie publique.

Déterminé à mettre en œuvre cette énième mesure de « conscientisation citoyenne », le chef de la police annonce la mise en circulation des caméras sur les artères de Kinshasa. Les caméramen, nous dit-on, auront pour tâche de filmer en temps réel toute contravention au code de la route, qu’elle soit le fait des automobilistes, des motocyclistes ou des piétons. Les cibles se recrutent pêle-mêle dans le camp des citoyens lambda, des responsables politiques et des représentants civils et militaires du pouvoir public.

Le public applaudit. Et, en même temps, fait la moue. Explication : ce n’est pas la première fois que le général promet de sécuriser la capitale. Mais le résultat ne répond pas toujours au rendez-vous. Exemple : les coûteuses caméras plantées dans les principaux carrefours de toutes les communes, il y a quelques années, se sont avérées des jouets, juste bonnes pour intimider les manifestants hostiles au présumé 3ème mandat de l’actuel premier sénateur à vie !

En dépit du gouffre financier laissé par l’opération, personne ne démentirait que l’incivisme routier est proprement kinois. Le nouveau projet du général peut utilement bénéficier de l’appui populaire s’il sollicite la collaboration des caméramen « citoyens ». À l’aide de leur téléphone, ils alimenteraient le réseau de la PNC d’images inédites, capturées aux quatre coins de Kinshasa. À cet effet, une directive publique devrait interdire au fameux « Bureau 2 » de molester les photographes « citoyens », agissant à titre de bénévoles.

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