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A HAUTE VOIX

L’irresponsabilité des ONG [Edito]

Que survienne un accident, tels que le déraillement mortel d’un train de fret au Lualaba, l’électrocution de 25 marchandes à Matadi Kibala, l’incendie d’une baleinière à Maluku, le naufrage d’une embarcation dans les lacs Kivu et Tanganyika ou dans le fleuve Congo, l’explosion d’un dépôt illégal des produits pétroliers à Matete, toutes les ONG sont vent debout. Elles s’offrent gratuitement un coup de publicité en critiquant haut et fort « l’irresponsabilité des gouvernants ».

Quand parviendront-elles à intégrer le citoyen congolais dans leurs programmes l’éducation civique ? Ont-elles oublié que les citadins comptent généralement parmi les plus inciviques des compatriotes ? C’est bien de les sensibiliser aux droits humains, aux exigences d’un État de droit, aux impératifs électoraux. Mais c’est mieux de les entraîner autrement sur le terrain de leurs obligations, notamment le respect du code de la route, de la législation foncière et urbanistique, l’interdiction des nuisances sonores et la lutte contre l’insalubrité.

Il n’est pas ici question de méconnaître l’apport des associations de défense des droits humains, des droits de la femme, des droits de l’enfant, des droits de l’albinos. Pas plus que ne sont indexées celles qui déclarent défendre l’environnement, les droits des consommateurs, des étudiants, etc.

La critique contre ces ONG est motivée par leur précipitation à condamner l’État après chaque accident, éludant ainsi leur propre déficit d’éducation civique en faveur des populations. Il convient donc de condamner leur politique de jouer à l’autruche, qui encourage l’incivisme généralisé.

Non. Il est temps, pour les ONG, de se remettre en question avant de dénoncer « la paille dans l’œil » du gouvernement. Sinon, elles partagent l’irresponsabilité avec la population et les pouvoirs publics.

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