LePotentiel
Image default
A HAUTE VOIX

Professionnaliser la filière agricole

Le Conseil des ministres du 18 mars 2022 a approuvé la « nécessité du soutien public à l’émergence d’une filière agricole nationale » compétitive. L’objectif étant d’opérer « une révolution agro-industrielle nationale », selon la Vision de Tshisekedi.

Certes, mettre en œuvre une révolution agro-industrielle devrait avoir pour socle une filière agricole professionnelle, soucieuse d’améliorer la compétitivité des produits proposés sur le marché.

Or, la professionnalisation devrait se construire autour des aires géographiques et des spéculations agricoles adaptées. Elle devrait tenir compte du fait que certaines provinces produisent plus d’aliments que d’autres. Témoin, le dernier Annuaire statistique RDC 2020.

Sur une production nationale de 2 138 962 tonnes de maïs en 2019, le Kwilu a fourni 267 mille, le Kasaï oriental 207 mille, le Kasaï 174 mille, le Kasaï central 168 mille, Lomami 114 mille.

La production nationale du manioc a atteint 40 millions de tonnes en 2019. Le Kwilu a produit plus de 5 millions t, le Kongo central plus de 3 millions, le Haut-Lomami près de 3 millions, le Tanganyika plus de 2 millions, alors que les autres provinces sont en dessous de 2 millions.

Pour le riz paddy, sur une production totale de 1 378 846 tonnes en 2019, le Maniema a réalisé 200 mille t, le Haut-Uélé 195 mille, le Sankuru 154 mille, la Tshopo 128 mille, le Bas-Uélé 102 mille.

Face aux chiffres, les appuis pour professionnaliser la filière agricole devraient être orientés en fonction des atouts géo-éco-climatiques des provinces. Il suffira d’accompagner les braves « petits planteurs » de ces provinces à l’aide de la mécanisation des labours, de semences et boutures des variétés améliorées et d’un encadrement technique de proximité motivé.

En agriculture, c’est le calendrier agricole qui dicte sa loi au paysan. Le Conseil des ministres n’y peut rien. Alors, le temps presse.

Laisser un Commentaire