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A HAUTE VOIX

Drones contre terrorisme [ Édito ]

Le ministre de la Défense nationale vient, une fois de plus, de dénoncer l’activisme des groupes armés étrangers et des milices locales à l’est. Un activisme exacerbé, a-t-il réaffirmé, par « la complicité d’une frange de la population ».

Extrait du compte rendu de la 46ème réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 25 mars 2022, ce passage soulève une réflexion. Il est vrai que les complicités congolaises avec les hors-la-loi datent de plus de 20 ans. En raison de ces connexions, le flanc Est de la République ne peut pas sortir si tôt de la zone des turbulences. Conséquence : l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu enterreront sans cesse des morts, pleureront les biens incendiés ou pillés. Bénéficiaires de ces exactions : des terroristes étrangers et des inciviques congolais.

Comme une pieuvre, les groupes armés se multiplient au fil des ans, tous déterminés à poursuivre leur business occulte et massacrer des civils innocents, quitte à affronter une armée nationale infiltrée. C’est ainsi que s’illustrent la Codéco et les ADF/MTM en Ituri. Les mêmes Ougandais, les FDLR rwandais, les Maï-Maï et les ex-M23 Banyamulenge au Nord-Kivu. Pendant que le Sud-Kivu est mis en coupe réglée par d’autres Maï-Maï, le CPCA-A24 ainsi que les Burundais des Imbonerakure et du FNL.

Le djihadisme rampant – identifié à Daech par les États-Unis – tisse ses réseaux en RD Congo et s’étend vers l’Afrique australe. Les huit petits mois d’état de siège n’ont pas encore réduit sa capacité de nuisance. Pas plus que les opérations conjointes FARDC-UPDF. C’est explicable.

Dès lors, n’est-il pas opportun de solliciter des appuis occidentaux plus robustes, incluant drones, renseignement satellitaire et force aérienne pour mettre le holà à l’aventure ? Ou, au pire, faut-il se complaire dans des solutions traditionnelles qui favorisent, malgré elles, la métastase du cancer djihadiste ?

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