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APOSTROPHE

Poisse aux poissons !

Quel malheur de naître un poisson dans un ruisseau, une rivière ou un lac congolais, voire dans le fleuve Congo lui-même ? L’ennui, pour de très nombreux poissons d’ici, c’est qu’ils sont interdits de finir leurs jours dans une poêle à frire. Au contraire, ils restent condamnés à mourir de vieillesse et de chagrin dans le milieu aquatique qui les a vus naître !

Quel malheur de vivre si vieux dans un pays classé parmi ceux dont la population mange, annuellement, moins de protéines d’origine animale qu’un chien d’Occident ou un lion de parc ! Et pourtant, diverses ressources halieutiques sont à portée de la main.

Quel malheur, pour le poisson de la RDC, que de n’intéresser que le pauvre petit poissonnier artisanal, sans filet, sans hameçon, sans chaîne de froid pour conditionner sa prise afin de le vendre plus tard aux lointains centres de consommation ! C’est même une trahison, pour les importateurs, qui privilégient le poisson concurrent.

Pourquoi ne donne-t-on pas au poisson congolais la chance de faire plaisir au palais de jeunes citadins qui, par mimétisme des habitudes alimentaires mal enracinées des aînés, foncent à belles dents sur le chinchard, surnommé «Thomson» par dérision ? Et pourtant, les eaux de la RDC hébergent le délicieux Capitaine, l’exquis Tilapia, les Ngolo, Congo ya sika, Ndebele, silures, fretins, anguilles.

Quel malheur, pour le poisson de la RDC, que d’avoir été trompé dans sa bonne foi lorsque, il y a 50 ans, le maréchal du Zaïre avait décrété le 24 juin «Journée du poisson», avec promesses de développer la pêche, la pisciculture, l’industrie et le marché du poisson !

Dommage que le suivi n’a pas suivi. C’est une poisse infligée aux générations de poissons ?

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