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PROVINCES

Sud-Kivu : la CSDH alerte sur le calvaire des femmes dans des mines

Environ 1 350 femmes et filles travaillant dans des mines artisanales situées dans les localités de Zalazola et Kabingu, en territoire de Walungu, dans la province du Sud-Kivu, vivent dans des conditions inhumaines, révèle la Coalition pour la sauvegarde des droits humains(CSDH) dans un communiqué publié récemment. Pour ce faire, cette structure de défense des droits humains demande aux autorités compétentes de la République démocratique du Congo à résoudre la situation de l’exploitation économique de la femme dans les sites miniers.

En effet, le directeur des programmes de la CSDH, David Ndagano déplore les faits qui décrivent un tableau sombre en matière de protection des droits des femmes dans des sites miniers artisanales. La CSDH note que plusieurs droits de ces femmes et filles sont violés au quotidien, notamment le droit à un travail décent et une rémunération juste, le droit à la santé, le droit à un environnement sain, le droit à une vie de famille. Ces cas ne sont qu’un échantillon mais la situation des femmes et filles travaillant dans les mines artisanales dans toutes les provinces du pays sont quasiment identiques, constate-elle.

Situation géographique

D’après les enquêtes, les femmes travaillent dans ces sites miniers pendant de longues journées allant parfois de 6 heures à 18 heures. Du point de vue économique, ce travail est une véritable exploitation de la femme par les négociants et les propriétaires des puits. Pour une journée pleine de travail, ces femmes dont la plupart ont des familles nombreuses à nourrir, toucheraient chacun entre 2.000 et 4.000 FC. Les déchets de minerais qui leur sont remis en échange du transport et du nettoyage sont achetés à vil prix par les négociants. Cette situation les condamne à travailler indéfiniment dans ces mines, étant donné qu’elles n’ont pas la capacité de se constituer une petite épargne pour une activité alternative plus saine et moins risquée pour leur santé et leurs familles.

En outre, elles sont exposées, d’une part, à des maladies multiples liées à la promiscuité et à l’insalubrité des logements de fortune qu’elles érigent pour leurs campements. D’autre part, elles éprouvent la fatigue chronique consécutive au transport des lourdes charges. Les sites d’exploitation minière, rapporte cette structure des droits humains, sont en outre des lieux sans loi où les filles et femmes subiraient des abus de toutes sortes comme les viols et l’exploitation sexuelle. Ce qui est à l’origine d’une forte prévalence du VIH et des infections sexuellement transmissibles.

Une étude a d’ailleurs montré que le taux de contamination au VIH est 4 fois plus élevé dans les sites miniers que dans le reste de la société congolaise.

Recommandations

Touchée par ces conditions macabres des femmes et filles dans des mines, la Coalition pour la sauvegarde des droits humains invite le président de la République, à tenir sa promesse faite dans le Lualaba, celle d’offrir aux creuseurs miniers artisanaux des conditions de travail dignes et humaines.

La CSDH appelle aussi le gouvernement de la République à offrir à ces femmes et filles des activités alternatives saines et rentables. Au Parlement, elle recommande de prendre des mesures législatives contre toutes les formes d’exploitation économique de la femme, notamment dans les sites d’exploitation minière.  » Il est temps que des mesures fortes soient prises pour éviter l’exploitation économique et les différents abus subits par les femmes dans les mines du Kivu et de la RDC en général », estime cette coalition.

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