LePotentiel
Image default
A HAUTE VOIX

Bonjour, Air Congo [Édito]

À décrypter les explications du ministre des Transports à l’Assemblée nationale, il y a 48 heures, Congo Airways vit son dernier quart d’heure. Pas de surprise. Un récent Conseil des ministres avait annoncé la création d’Air Congo. Mais, les causes de l’échec de Congo Airways ont-elles été suffisamment analysées pour éviter le même sort à Air Congo ?

Les appréhensions demeurent. En effet, quoi que l’on reproche à son régime, Mobutu mérite des fleurs pour avoir veillé à doter le Zaïre d’une appréciable flotte d’aéronefs. Pas seulement. Il avait mis un point d’honneur à former des pilotes professionnels, dont le pays tirait la fierté. Dommage que la mal gouvernance, sous-tendue par l’omniprésence du parti unique, ait étouffé l’expansion d’Air Zaïre.

62 ans après, la RD Congo nourrit l’ambition de redéployer les ailes du ’’Léopard volant’’ dans le ciel africain et européen. Ambition légitime. Mais à quelles conditions ? D’ores et déjà, le monde entier reconnaît le professionnalisme du partenaire Ethiopian Airlines. Tout le contraire des initiatives congolaises, dont les PDG sont nommés sur base du militantisme.

La RD Congo aura beau être ’’actionnaire majoritaire’’ dans Air Congo (51%), comme l’a précisé le ministre, son leadership politique devrait s’interdire de s’ingérer dans la gestion opérationnelle de la compagnie. Au contraire, il ferait mieux de faciliter à Air Congo l’accès aux premières subventions publiques. Un obstacle qui a empêché Congo Airways ’’d’honorer ses engagements’’ envers l’avionneur brésilien, dixit le ministre. Voire de renouveler, en mars dernier, le contrat de leasing avec Kenya Airways.

Dans un contrat de partenariat, les alliés sont tenus de défendre leurs intérêts réciproques. En concertation avec Ethiopian Airlines, Kinshasa se doit d’accorder des facilités d’immigration aux équipages (visas, séjour), pour se laver des faiblesses dénoncées dans l’exécution du contrat avec Kenya Airways.

Laisser un Commentaire