LePotentiel
Image default
A HAUTE VOIX

L’hydre de l’Ituri

Douze mois de l’état d’urgence n’ont nullement inquiété ni réduit les ardeurs criminelles de la non moins scélérate Codéco, abusivement appelée Coopérative pour le développement du Congo. Codéco, c’est le plus meurtrier groupe armé de la province de l’Ituri. En termes de bilan hebdomadaire, des morts et des blessés graves se comptent par plusieurs dizaines chaque semaine. Œuvre des gangsters qui ont usurpé le nom ’’Développement’’ alors que leur renommée est assise sur la ’’Désolation’’, la ’’Destruction’’.

Ironie du sort. La fameuse Codéco – hydre de l’Ituri – composée exclusivement des fils et de filles de l’Ituri, ne pioche jamais loin de ses terres ancestrales. Ni contre des étrangers. Les victimes de sa barbarie sont choisies parmi des Ituriens. À la différence que les cibles visées appartiennent à une ethnie autre que la sienne. L’histoire récente rappelle le sanglant conflit Hema contre Lendu. Dieu, merci. Les seigneurs de guerre des années 2000-2010 se sont depuis convertis, non sans avoir payé leur tribut à la Cour pénale internationale de La Haye.

Encore combien d’années les populations du territoire de Djugu devront-elles attendre pour que leurs enfants se désintéressent du vilain jeu de la guerre pour mettre sur pied une véritable ’’Coopérative pour le développement de l’Ituri’’ ?
Ce n’est pas sans raison que les appréhensions des Congolais restent tenaces. Et pour cause. Face à l’irrédentisme des va-t’en guerre de l’Ituri, un quart de siècle durant, quelle force extérieure pourrait les persuader de se détourner de la haine de l’autre qu’ils inculquent à leurs descendants ?

Par ailleurs, au regard des motivations à l’origine de leurs antagonismes ethniques, quels résultats espèrent-ils obtenir des discussions de Nairobi avec le gouvernement ? Le problème ainsi posé suscite la méfiance du peuple. Mais il ne faut pas désespérer car il y va de l’unité et de la cohésion nationales.

Laisser un Commentaire