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A HAUTE VOIX

Revoici l’instabilité des provinces

Le 1er juillet 2022, le 60ème Conseil des ministres a été informé par le ministre de l’Intérieur de « la reprise d’actes d’instabilité au sein des institutions provinciales ». Inattendue, cette mauvaise nouvelle tempère l’enthousiasme partagé au lendemain de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs pour les provinces « à problème ». Six provinces, selon le ministre, sont sur la sellette : Bas-Uélé, Haut-Katanga, Kasaï central, Mongala, Tanganyika et Tshopo.

Pourquoi ce regain des tensions interinstitutionnelles en provinces, alors qu’il y a peu, les Exécutifs avaient sollicité le bénéfice d’un moratoire jusqu’à fin 2023 ? Parmi les hypothèses, vient en premier lieu la contestation des arrêts du Conseil d’État qui auraient substitué le candidat « élu dans les urnes » selon la Céni, par un concurrent qui bénéficierait de la légitimité légale. Il y a aussi le profil même du gouverneur élu : l’absence d’intégrité peut susciter des sentiments de répulsion qui conduiraient à sa disqualification.

Mais comment faire prendre conscience aux autorités à mandat électif qu’il ne leur reste que 18 mois de service ? Et que le président de la République, les députés nationaux, les sénateurs ainsi que les députés provinciaux « sont élus pour un mandat de cinq ans ». Un mandat qui expire en décembre 2023 ?

Faut-il défendre la demande de moratoire introduite jadis par les Exécutifs provinciaux ? Ledit moratoire constitue-t-il un gage de bonne gouvernance, ou sert-il de sauf-conduit faisant des gouverneurs de petits roitelets dispensés de rendre compte de leur gestion ?

Quoi qu’il en soit du retour de l’instabilité, Kinshasa devra reprendre l’initiative pour conscientiser tous les élus locaux, en leur imposant l’orthodoxie dans leurs domaines respectifs d’intervention. Car, par l’effet de contagion, leurs querelles d’aujourd’hui risquent de jeter du discrédit demain sur les ambitions des autorités nationales. Ce qui n’est ni souhaitable ni envisageable pour les candidats déclarés aux échéances de décembre 2023.

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