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Jonas Kasimba : « le retrait de la Monusco doit être progressif et non violent »

Dans l’Est de la RDC, la situation sécuritaire demeure préoccupante, avec des civils qui restent à la merci des attaques des groupes armées. Cette situation qui perdure, a finalement remis sur scène la problématique de l’efficacité sur le terrain de la Mission de l’Onu pour la stabilisation en RDC (Monusco). Tel un feu qui couvait, l’explosion a été brutale avec des manifestations hostiles à la Mission onusienne en RDC, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, et dont les installations ont été prises pour cible.

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Manifestation contre la Monusco

Au total, 15 morts ont été enregistrés en deux jours, soit les lundi 25 et mardi 26 juillet 2022, dans deux villes du Nord-Kivu (Goma et Butembo), et trois victimes se sont ajoutées, mercredi 27 juillet à Uvira, dans le Sud-Kivu.

Ces personnes qui étaient parmi la population massée devant les installations de la Monusco, ont été électrocutées lors de la chute des fils électriques.

Dans la foulée des appels au calme au niveau national, Jonas Kasimba a donné de la voix. Cette voix qui porte bien dans cette partie de la République, parce que notable du Grand Kivu. Ce politologue préconise, et comme c’est d’ailleurs le cas, un retrait progressif et non violent de la Mission de l’Organisations des Nations unies pour la stabilisation du Congo.

C’est dire que la voix de la violence est à proscrire et surtout pour des provinces qui vivent en permanence dans des violences et tueries perpétrées par des groupes armés. A cet effet, Jonas Kasimba qui est originaire du territoire de Beni, condamne toutes formes de violences, car, indique-t-il, elles ne font que reculer le vécu quotidien et touchent négativement le tissu économique des Gomatraciens ainsi que des habitants de Butembo et ceux de Beni.

« Il est possible d’appliquer la mise en œuvre d’un plan de retrait de la Monusco en évitant les troubles qui touchent négativement à la quiétude des communautés de la province du Nord-Kivu qui tiennent à l’émergence de leur province », a-t-il déclaré.

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Il est possible d’appliquer la mise en œuvre d’un plan de retrait de la Monusco en évitant les troubles

Cette prise de position n’élude pas dans tous les cas certaines questions majeures, précise-t-il, c’est notamment celle de l’apport de la Monusco dans le rétablissement de la paix surtout dans l’Est du pays après plus de 20 ans de sa présence en République démocratique du Congo.
« Il est légitime que les populations du Nord-Kivu s’interrogent sur le maintien d’une force onusienne équipée suffisamment en hommes, en logistique et en moyens financiers qui a démontré ses limites surtout dans la traque des groupes armés qui continuent à endeuiller les populations de Beni, Rutshuru, Masisi… mais cela doit se faire sans violence qui entraine morts d’hommes et des pillages ci et là », a-t-il indiqué.

Pour rappel, au cours d’un spécial briefing presse en direct de la radiotélévision nationale congolaise (RTNC), mardi 26 juillet, aux côtés du porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies en RDC, Khassim Diagne avait précisé que c’est depuis septembre 2021 que la RDC et la Monusco se sont accordées sur un plan de retrait progressif et graduel. Mais la problématique reste celle de cette transition qui est dépendante, en grande partie, du retour de la paix et de la stabilité dans les zones qui sont en proie à l’activisme des groupes armés. S’il reste donc beaucoup à faire, et c’est d’ailleurs le cas, il revient donc à la Monusco de se retirer de manière responsable, le message de la population est autant clair et pressent.

« Plier bagage ». Une attitude qui traduit sans doute l’exaspération, mieux, le niveau de déception face à une Monusco impuissante devant les groupes armés, notamment le M23.

Dans tous les cas, un retrait progressif et non violent, comme le suggère Jonas Kasimba, reste la seule issue possible pouvant permettre l’effectivité d’un plan de transition responsable et durable.

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