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FOCUS

Près de 5 millions des déplacés internes : La paix, un préalable au défi humanitaire dans l’Est

Les populations civiles dans l’Est de la République démocratique du Congo continuent de payer le prix fort des conséquences d’un long cycle de violence interminable qui les a forcées à quitter leurs foyers. Il s’agit d’un « choc moral incommensurable », a fait savoir le ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale, Modeste Mutinga, au cours d’un spécial briefing presse, mardi 2 août, axé sur le rapport de la Commission spéciale du gouvernement sur les récentes manifestations de colère contre la Monusco au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

Kinshasa qui n’est pas sourd à tous les chocs que connaissent les populations dans l’Est, s’assume ainsi dans ce décor assombri, en apportant de l’assistance humanitaire. Et au-delà, le gouvernement de la République reste à l’œuvre dans sa politique humanitaire visant à atténuer ces chocs.  La première politique, selon Modeste Mutinga, c’est la recherche de la paix qui est un préalable pour la stabilité de la population, la production et le fonctionnement normal de la vie de la population.

À ce sujet, pense-t-il, le président de la République et le gouvernement ont mis en place deux politiques majeures. La première, c’est le décret qui a instauré l’état de siège dans notre pays (Nord-Kivu et Ituri), dans l’objectif de rechercher la paix. C’est l’état de siège d’abord et aussi le programme de Démobilisation, désarmement, relèvement communautaire et stabilisation (DDRCS). C’est cette politique qui va contribuer à l’instauration de la paix pour nous permettre de nous occuper du social de la population.

Un drame humanitaire oublié

Pendant que le gouvernement sonnait l’alarme sur l’urgence humanitaire dans cette partie du pays, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) annonçait, le même mardi 2 août,  n’être « plus en mesure de répondre à l’ensemble de besoins humanitaires croissants » des réfugiés et des personnes déplacées internes en RDC. Cela se justifie par manque de financement. Par conséquent, cette pénurie de fonds affecte de façon significative la vie des personnes contraintes de fuir l’insécurité.

« La RDC est l’une des opérations du HCR les plus sous-financées au monde. En date du 30 juin 2022, seulement 19% du montant de 225 millions de dollars prévu au budget en début d’année avaient été obtenus », précise l’agence onusienne.

Pourtant au début 2022, selon la même source, la RDC accueillait plus d’un demi-million de réfugiés et de demandeurs d’asile, et plus de 5,6 millions de personnes déplacées internes. Bien plus, les combats entre l’armée congolaise et des groupes armés non étatiques dans la province du Nord-Kivu ont déplacé 160 000 personnes supplémentaires depuis avril 2022. À tout prendre, la RDC reste un pays en insécurité alimentaire malgré ses énormes potentialités. C’est tout le paradoxe d’un riche mais sacrifié sur l’autel des puissances obscures. Il y a donc urgence à instaurer une paix durable sans laquelle les aides humanitaires ne serviront qu’accompagner, le temps d’une survie, des habitants à un lendemain incertain.

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