LePotentiel
Image default
SOCIETE

La Société civile s’engage à l’aboutissement de la Couverture santé universelle


Dix-neuf organisations de la Société civile congolaise ont procédé, mardi 9 août 2022, à la Maison de la Laïcité de Kinshasa, à l’analyse du contexte de mise en œuvre de la Couverture santé universelle dans le processus de promotion de la protection sociale en République démocratique du Congo. C’était au cours d’une réunion organisée à l’initiative du Réseau pour la promotion de la démocratie et des droits économiques et sociaux (Réseau Proddess) et de la plateforme des organisations promotrices des mutuelles de santé (Pomuco).

Dans une déclaration signée conjointement, pour le compte des participants, par Henri Kamvunze, secrétaire exécutif Pomuco et Danny Singoma, secrétaire exécutif du réseau Proddes, ces Organisations de la Société civile « adhèrent au processus national de promotion de la protection sociale et de la mise en œuvre de la Couverture santé universelle (CSU) et s’engagent à œuvrer pour son aboutissement heureux pour le bénéfice de la population congolaise, tout en demeurant alerte sur tout ce qui peut l’entraver ». Elles saluent la volonté politique du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, pour la mise en place de la CSU de tous les Congolais, qui se traduit par le respect de son discours programme et l’arsenal juridique et administratif (plusieurs actes juridiques et administratifs encourageants).

La même source rapporte que « les OSC ont bien suivi le discours du chef de l’Etat le 30 juin 2022, dans lequel il annonce avoir instruit le Premier ministre ainsi que tous les ministres concernés d’entreprendre sans délai la migration du système actuel de prise en charge médicale des fonctionnaires de carrière ainsi que des hauts fonctionnaires et assimilés, vers le système contributif prévu par la Couverture Santé universelle ». « Il y annonce aussi le prochain programme d’accès gratuit aux soins de santé pour la femme enceinte, les accouchements, et les soins au nouveau-né dans l’ensemble des zones de santé de Kinshasa ».

Les OSC dénoncent le fait qu’après cette annonce du système contributif par chef de l’Etat, un contrat dénommé «ELIKIA » a été signé le jeudi 28 juillet 2022 par le vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, le ministre des Finances, le vice-ministre du Budget, pour la prise en charge des soins de santé et frais funéraires au bénéfice des agents de carrière des services publics de l’État.

Elles constatent, par ailleurs, que ce contrat «ELIKIA » est en contradiction avec la vision du président de la République et va créer le premier dysfonctionnement dans le démarrage du processus de la mise en œuvre de la CSU, avec risque de le faire échouer. « Pis encore, l’étude de faisabilité ayant conduit à contracter ELIKYA n’a pas été rendue publique », regrettent-elles.

Les OSC restent perplexes quant au contenu et aux modalités de mise en œuvre effective de la gratuité des soins de santé pour la femme enceinte, les accouchements, et les soins au nouveau-né annoncé par le président de la République. Elles souhaitent une concertation à ce sujet entre toutes les parties prenantes à la CSU, sans exclusion.

Ces OSC appellent la Présidence de la République et le gouvernement à améliorer leurs communications sur le processus de mise en œuvre de la CSU et à le vulgariser dans tous les milieux, sur toute l’étendue du territoire national.

Pour ce faire, ces organisations de la Société civile souhaitent que le gouvernement soit plus actif et plus audible sur la question de la mise en œuvre de la CSU. Elles saluent l’intégration des mutuelles de santé dans l’architecture de la mise en œuvre de la CSU comme collecteurs des ressources. Elles souhaitent que cette question soit approfondie davantage avec des propositions alternatives en ce qui concerne le financement de la Couverture santé universelle.

Enfin, elles annoncent la tenue, les 24 et 25 août 2022, à Kinshasa, d’une rencontre nationale de la Société civile sur la protection sociale qui approfondira la réflexion et proposera des alternatives citoyennes pour l’amélioration du processus notamment en ce qui concerne le rôle des mutuelles de santé et des porteurs de l’économie informelle ainsi que le financement de la CSU.

Laisser un Commentaire