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POLITIQUE

Déploiement des forces de l’EAC en RDC, Cri du cœur de D. Mukwege : « Mettons fin à l’externalisation de la sécurité par des Etats déstabilisateurs »

C’est depuis le 15 août 2022 qu’un contingent d’éléments des forces armées du Burundi est arrivé en RDC dans le cadre de la mutualisation des forces militaires de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC). Placé sous le commandement des Forces armées de la RDC (FARDC), ce contingent a, pour mission, de traquer les forces négatives qui opèrent dans l’Est de la RDC afin d’y restaurer la paix.

A cet effet, plusieurs réactions pro ou contre ce énième déploiement des forces armées étrangères dans le pays ont été enregistrées. L’une d’elles émane du Prix Nobel de la Paix 2018, le seul Congolais, à ce jour, détenteur de ce prestigieux sacre, Dr Denis Mukwege.

Ce dernier a, dans son tweet du mardi 16 août 2022, stigmatisé la venue de ces forces étrangères en ces termes : «  Le déploiement du contingent burundais de l’EAC démontre l’échec de la diplomatie congolaise. Une humiliation de plus pour notre nation. Mettons fin à l’externalisation de la sécurité par des Etats déstabilisateurs et œuvrons à la réforme de notre armée pour la rendre professionnelle et opérationnelle ».

Cette position du célèbre gynécologue, Dr Mukwege, est diversement interprétée dans l’opinion. Il est de ceux qui pensent que sa réaction voudrait simplement attirer davantage de projecteurs sur lui-même, pour des fins « politiciennes ». En ce sens que, pour ceux-là, l’interrogation reste l’opportunité de telles déclarations en ce moment ci, aussi longtemps que l’arrivée de ce contingent burundais résulte, entre autres, des conclusions du Conclave des chefs d’Etat de l’EAC du 20 juin 2022 auquel a pris activement part, la délégation congolaise conduite par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Et cette résolution de mutualisation des forces régionales militaires dont le mandat et la structure opérationnelle ont été détaillés et avalisés devant les chefs d’États s’est, entre autres, basée sur le « Protocole de l’EAC sur la Paix et la Sécurité́ et de l’Article 124 du Traité de lEAC sur la Paix et la Sécurité́ Régionales et de l’Article 125 sur la coopération en matière de défense ». Des textes auxquels la RDC s’y est engagée.

« Il est vrai que dans un Etat de droit, chacun est libre d’émettre un point de vue autour des sujets qui touchent surtout à notre nation. Cependant, il est de la responsabilité des leaders d’opinion de savoir contextualiser leur prise des positions pour ne pas induire dans la confusion le peuple qui les prend pour des éclaireurs. Il n’est surtout pas indiqué de profiter de telle situation pour se faire s’attirer des projecteurs », a déclaré un politique pro-Union sacrée qui a requis l’anonymat.

En outre, beaucoup d’autres observateurs saluent plutôt l’exhortation du médecin directeur de Panzi dans le Sud-Kivu qui trouve fondamental pour la RDC de prendre l’option d’une autodétermination sur le plan sécuritaire. Laquelle passe, notamment par une réforme de l’appareil militaire et de sécurité congolais sans états d’âmes. En même temps, garantir un budget conséquent à cette sécurité pour qu’elle remplisse de manière efficiente son boulot. Et ce serait, l’une manière la plus parraine de garantir une paix durable et la stabilité en RDC.

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