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CINQ QUESTIONS

Cinq questions à Zéphyrin Makambu (*)

1. Comment se porte le parti Envol et quel est votre plan d’action pour les échéances électorales de 2023 ?

Le parti Envol se porte bien. Nous avons procédé à la restructuration du comité national du parti depuis le mois février 2022 et nous poursuivons le travail de redynamisation, l’implantation de nouvelles sections et fédérations à travers le pays. Donc, je vous rassure que notre parti se porte à merveille. En ce qui concerne nos stratégies pour 2023, nous ne nous permettons pas de dévoiler sitôt nos stratégies électorales, mais toujours est-il que le parti se prépare à affronter les échéances électorales que nous attendions de tout notre vœu. Il faut dire que l’Envol avait déjà levé l’option en juillet 2019, quelque temps après la publication des résultats des élections de 2018. L’Envol ira aux élections en tant que parti. Donc, l’Envol a levé l’option de ne pas se dissoudre dans quelque parti que ce soit ou d’entrer dans une plateforme quelconque. De toute façon, pour ce qui est de la question électorale, il y a de grandes options qui seront levées au congrès qui va avoir lieu l’année prochaine et si je ne me trompe pas, avant qu’on ne commence le processus comme tel.

2. A l’issue du 42ème Sommet de la SADC, le président Félix Tshisekedi a pris les commandes. Votre réaction ?

Bon, il y a eu le 42ème Sommet de la SADC où la RDC, à travers le président Tshisekedi, a pris les commandes de la SADC, cette importante famille de l’Afrique australe et c’est une bonne chose que le pays ait pris sa place au sein de la communauté internationale. Mais le seul regret, c’est le fait que les différents mandats ne sont pas mis à profit pour réunir au maximum. Un autre regret est le fait que le président de la République a encore pleurniché en face de la situation que nous vivons à l’Est du pays, mais des mesures concrètes ne sont jamais amorcées, des actions réelles, palpables, pour mettre l’ennemi hors d’état de nuire ne sont pas prises. Je pense que je puisse exprimer à ce sujet pour la SADC, mais sinon c’est une bonne chose que le pays. En fait, c’est le mandat du pays, ce n’est pas le mandat d’un individu, parce que cette présidence est tournante, de pays à pays.

3. En tant que secrétaire permanent du parti, que pensez-vous de l’avenir de notre pays ? Quelles sont vos stratégies pour sauver la RD Congo ?

En tant que secrétaire permanent et chargé de formation de l’Envol, comme tous les Congolais, nous attendons que le pays aille mieux. Aujourd’hui, c’est une gestion orthodoxe des finances publiques. On nous dit que les finances de l’État vont mieux qu’il y a quelque temps, mais cela doit se matérialiser dans les actions, cela doit se matérialiser dans l’impact de cette amélioration dans le panier de la ménagère, dans l’assiette du Congolais. Parce que lorsque vous regardez, il y a beaucoup d’effets d’annonce, mais qui ne se concrétisent pas réellement sur le plan social. Vous vous rappellerez que les médecins sont déjà en grève, les infirmiers sont aussi passés par la grève et il y a quelque temps, les enseignants du secteur supérieur et universitaire ont même projeté de marcher, parce que les choses ne sont pas claires dans les domaines. Je crois que ce sont les choses qui doivent attirer l’attention et puis, en tant que parti, l’Envol a une vision de développement du Congo, en commençant par un secteur-clé « les infrastructures » qui doivent être construites dans de meilleures conditions et à un meilleur coût, parce que tout ce que nous apprenons, on commence des projets et ils sont surfacturés et dans la plupart des cas ; cela s’arrête à mi-chemin.

4. Votre point de vue par rapport à la loi électorale ?

Par rapport à la loi électorale, nous avons initié une campagne pour que nous ayons une loi électorale limpide, claire, non conflictogène, mais les amis de l’autre côté qui gouvernent le pays, l’Union sacrée, ont élaboré une loi conflictogène. Les choses basiques qui devraient rendre le processus transparent et clair n’ont pas été retenues. Au contraire, ils ont préféré faire les choses comme c’était le cas avec le régime passé. Donc, en dépit du fait que le chef de l’État s’était engagé à mener un processus qui ne débouche pas sur les contestations, mais là, la fraude est planifiée et cela, depuis la mise en place du bureau de la CENI. Et Elle continue avec la loi électorale qui n’est pas du tout claire parce que les éléments qui devaient rendre cette loi translucide, transparente, une loi potable par rapport à tous les opérateurs politiques et la Société civile, ces éléments ont été carrément supprimés. On a préféré faire du copier-coller, plus ou moins amélioré tout simplement pour rester dans la même logique. Nous étions parmi ceux qui l’avaient proposé avec le G 13, malheureusement elle a été charcutée, faite au goût des gestionnaires du pays et cela risque de poser un sérieux problème. C’est contraire aux deux engagements pris par le chef de l’État : d’organiser des élections crédibles, non contractuelles.

5.L’insécurité bat son plein à Bunagana qui est à présent sous le contrôle de M23. Quelle est votre réaction ?

Les problèmes sécuritaires sont, de manière générale, globaux, dans la mesure où la sécurité n’est pas assurée dans l’Est du pays. Cette sécurité n’est pas non plus assurée sur l’ensemble du pays, parce qu’il ne se passe pas un jour sans que qu’on parle de mort ça et là. Si déjà les gens ne peuvent pas marcher convenablement, c’est parce qu’il se pose un problème de sécurité alimentaire, de sécurité sanitaire, de sécurité dans le transport, de sécurité dans tous les domaines de la vie. Et quand on y ajoute le problème de la sécurité par rapport à l’intégrité du territoire national, cela fait un cocktail détonant.

(*) Secrétaire national en charge du parti Envol

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