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CINQ QUESTIONS

Cinq questions à Anicet Babanga (*)

1. Pouvez-vous dresser l’état des lieux du conflit interethnique Teke-Yaka à Kwamouth ?

Aujourd’hui à Kwamouth, un calme précaire règne là où sont déployés les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo. Mais la situation sécuritaire se dégrade dans les deux autres groupements à Baboma Baku et Baboma Sud. Par exemple, dans le dernier groupement précité (Ndlr : Baboma Sud), les assaillants yaka ont tué le chef de terre de Fadiaka et sa famille. Plus de 35 personnes ont péri. Cela, sans oublier plusieurs déplacés dans la rive gauche du Kwango. La délégation conduite par un certain Monikongo sur la RN17 pour envoyer le message de paix aux deux groupes, a arrêté plusieurs assaillants yaka avec des armes traditionnelles, flèches et armes militaires. Aujourd’hui, ces assaillants sont conduits ici à Kinshasa.

2. Quelle serait, selon vous, la cause réelle de ce conflit intercommunautaire ?

La cause réelle n’est pas connue. Au début, semblerait-il, on nous laissé entendre que c’était une revendication contre l’exagération des redevances coutumières. Il s’est révélé après que les Yaka sont en train de revendiquer l’appartenance des terres de Kwamouth. Ce qui justifie l’assassinat et l’égorgement des chefs coutumiers et de leurs familles surtout les membres les plus proches de leurs familles.

3. Ne pensez-vous pas que la délégation gouvernementale dépêchée sur place n’a pu faire une bonne lecture de la situation en rapport avec les décisions prises?

 Je ne pense pas.

4. En tant qu’élu du peuple, quelle voie de sortie pourriez-vous proposer à cette crise communautaire ?

Deux solutions idoines. Il faut d’abord procéder à la  démilitarisation de ces assaillants armés et ensuite appeler tous les protagonistes autour d’une même table, c’est-à-dire au dialogue pour une cohabitation pacifique.

5. Quelle serait la solution définitive pour conjurer à jamais ce démon de conflit intercommunautaire dans la région si proche de Kinshasa ?

Il faut appeler les uns et les autres à dialoguer. Il faut le dialogue et rien que le dialogue parce que les différentes délégations dépêchées à Kwamouth ont déploré cette situation macabre, car les Teke et les Yaka ont depuis toujours vécu ensemble. Il faut vraiment faire comprendre et convaincre les Yaka de cesser de croire que  le territoire de Kwamouth leur appartient. A mon humble avis, si ce travail est fait, il n’y aura plus de problèmes de ce genre. L’Etat congolais doit chercher à dénicher si réellement il existe une main noire derrière ces événements tragiques. Où sont passés les éleveurs des vaches venus de l’Est de la République démocratique du Congo ? Où sont passés les gens qui se sont installés dans ce territoire disant que  ce sont les adeptes de l’église des Noirs ? Ce sont des questions que plusieurs personnes se posent.

(*) Député national

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