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FOCUS

Rhétorique offensive de Tshisekedi à l’ONU : Sous pression de la France, le Rwanda en voie de lâcher le M23

Le temps de la duplicité est révolu. C’est dire qu’après New York ne devrait pas être égal à l’après-Nairobi ou Luanda. Ainsi, le langage de Kinshasa est autant clair avec le discours offensif de Félix Tshisekedi du haut de la tribune des Nations unies. Paul Kagame, son armée ainsi que sa marionnette de M23 doivent quitter le sol congolais.

Ce langage est bien compris. Car, au lendemain du discours musclé du président Félix Tshisekedi  du haut de la tribune des Nations unies, les chancelleries, dire-t-on, ont bien pris la mesure du danger de l’embrasement de la région. Elles se sont mobilisées pour un geste de désescalade de la tension entre la RDC et son voisin agresseur, le Rwanda.

C’est ce qui explique, notamment l’initiative du président de la République française, Emmanuel Macron qui a mis ensemble autour d’un déjeuner les présidents de la République démocratique du Congo et de la République du Rwanda, mercredi 21 septembre 2022 à New York.

L’on note que les trois chefs d’État ont marqué leur préoccupation face à la recrudescence des violences dans l’Est de la République démocratique du Congo et leur résolution à apporter une réponse régionale et coordonnée à la menace portée par les groupes armés terroristes dans la région.

Et afin de réunir les conditions d’un dialogue franc et constructif, nécessaire à la relance de la coopération entre les pays de la région et conformément au processus de Luanda, ils ont convenu d’agir de concert pour obtenir le plus vite le retrait du M23 de toutes les localités occupées et le retour des déplacés de guerre de ces localités à leurs domiciles, avec l’appui des Nations unies et de leurs partenaires de l’Union africaine, de la Communauté de l’Afrique de l’Est et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).

À voir de près, le président français s’est vu obliger, par la rhétorique offensive du président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, du haut de la tribune de l’ONU, de sortir de sa réserve dans son étoffe de président du Conseil de sécurité en ce mois de septembre. Mais là n’est pas la problématique. C’est plutôt celle de savoir si de l’approche française sortira quelque chose de bon, quand on sait que Kigali n’a pas déjà respecté son engagement pris à Luanda. Il ne faudra donc pas que la rencontre de New York ne débouche que sur une accalmie éphémère alors que la demande congolaise est si simple, c’est le respect de l’intégrité de son territoire et le retrait des troupes rwandaises. 

Dans tous les cas, l’histoire retiendra que le discours de Félix Tshisekedi aura fait mouche. Et la pression sur Kigali devient de plus en plus forte que Kagame, de gré ou de force, se voit dans l’obligation de lâcher le M23, sa marionnette, qui impose la terreur à Bunagana, localité. Ce qui pourra ouvrir la voie à la libération de la cité stratégique, commerciale et militaire de Bunagana, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Car, aujourd’hui et plus que jamais, tout le monde sait que le M23, c’est une création de Kagame. C’est bien lui le bourreau et tireur des ficelles dans la crise qui endeuille l’Est de la République.

Dans la foulée de cette rencontre Tshisekedi-Macron- Kagame, les deux chefs d’Etat africains ont également convenu d’intensifier durablement leur coopération pour lutter contre l’impunité et mettre un terme à l’action des groupes armés dans la région des Grands Lacs, dont les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Ces efforts s’inscriront dans le cadre des initiatives régionales de paix existantes, notamment le processus de Nairobi.

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