Jean-Michel Sama Lukonde a fini, vendredi 23 septembre, sa mission d’évaluation de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Après avoir palpé du doigt la réalité de terrain, il promet de déposer le rapport de sa mission sur la table du président de la République.
Durant cette mission, le chef de l’exécutif national a échangé tour à tour avec les humanitaires, les forces vives et les élus provinciaux. A l’étape de Goma, il n’était pas seulement question d’évaluer la mise en œuvre de l’état de siège, mais aussi d’être aux côtés des familles endeuillées et celles déplacées à la suite des atrocités commises par les forces négatives, dont les ADF et les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda.
Résumant sa mission dans les deux provinces sous état de siège, le Premier ministre s’est exprimé en ces termes : « Tout d’abord, je voudrais revenir sur l’annonce que j’ai faite lorsque je suis arrivé ici, à Goma, dans la province du Nord-Kivu. J’ai mentionné que nous étions là, à la suite de la demande de l’autorité suprême de venir faire une évaluation. Comme vous savez, la paix et la sécurité dans cette partie du pays, sont très chères à Son Excellence, M. le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Nous avons entamé cette tournée depuis quelques jours, ici à l’Est de la République démocratique du Congo, en commençant par l’Ituri, où nous avons eu d’abord un conseil de sécurité, puis des échanges avec toutes les forces vives ».
A Goma, tout comme à Bunia, cette tournée était l’occasion, pour le chef du gouvernement, de discuter aussi avec toutes les forces vives en vue d’avoir leur ressenti et mieux orienter l’action gouvernementale pour le mieux-être de la population de ces terroirs.
« Dans la province du Nord-Kivu, comme nous l’avions fait en Ituri, nous avons annoncé que nous venions pour d’abord, être aux côtés de ces familles qui sont endeuillées, être aux côtés de ces familles qui sont déplacées. A Bunagana, nous avons ces familles des déplacés, qui sont d’ailleurs rentrées par patriotisme et qui ont besoin d’assistance humanitaire. Nous avons promis d’être vraiment à leurs côtés. Ensuite, nous avons eu aussi un conseil de sécurité, où l’état de la province nous a été brossé. C’était l’occasion aussi de discuter avec toutes les forces vives et avoir leur ressenti pour que cela puisse mieux orienter notre action. Donc, sur les points saillants, nous avons reçu cette revendication, qui avait été faite par rapport à la Monusco. Nous avons discuté avec les mouvements citoyens, avec la Société civile ».
Le chef du gouvernement ne s’est pas empêché de déplorer les récents incidents sanglants dans le cadre des revendications visant le retrait de la Monusco, lesquelles avaient occasionné morts d’hommes.
Vers la levée du couvre-feu à Goma
« Nous ne voulons plus voir cela arriver. Et donc, c’était vraiment une demande de responsabilité pour qu’on s’assure que nous épargnons des vies. Nous sommes déjà dans une situation sécuritaire difficile. Il faut concentrer nos forces là où nous avons véritablement ces forces négatives, cette agression que nous avons, qui est activée par le Rwanda. Ensuite, nous avons échangé sur d’autres questions qui préoccupent la population, notamment la sécurité, le banditisme, et nous assurer qu’avec les autorités militaires, nous puissions adresser ces questions surtout autour des questions des tracasseries qui ont été mentionnées. Nous estimons que nous, en tant qu’autorités, nous devons suivre ce que la population nous dit et travailler dans le sens de lui garantir son bien-être. C’est une population, qui n’a que trop souffert », a-t-il ajouté.
Sensible aux demandes de la population, Sama Lukonde a instruit le gouverneur militaire du Nord-Kivu à trouver, de commun accord avec le Conseil provincial de sécurité, le moyen de lever le couvre-feu dans la ville de Goma.
« Nous avons eu aussi cette demande qui a été formulée particulièrement pour la ville de Goma, en ce qui concerne les restrictions en termes de déplacements. Et nous avons discuté avec le gouverneur militaire et donner une indication pour qu’il puisse très vite réunir le Conseil de sécurité et voir les modalités de lever le couvre-feu, tel que c’est vécu actuellement dans la ville de Bunia, tout en garantissant la sécurité des personnes. Donc, c’est un travail qui va se faire et être annoncé très rapidement», a conclu le Premier ministre.