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CINQ QUESTIONS

Cinq questions à Abraham Luakabuanga (*)

1.Tension à Goma, installations de la Monusco vandalisées au Nord-Kivu par les manifestants en colère qui exigent le départ des casques bleus onusiens. Quelle lecture faites-vous de la situation ? Ne doit-on pas craindre des dérapages majeurs si la situation n’est pas vite maitrisée ?

Les populations de l’Est, plus particulièrement du Nord-Kivu, vivent un cauchemar le plus terrifiant à la suite d’une insécurité quasi récurrente et cela plus de 20 ans, malgré la présence de la Force onusienne en République démocratique du Congo qui est censée maintenir la paix. Or, le constat est amer, car cette dernière, forte de 13.500 casques bleus onusiens, avec un budget de près d’un milliard de dollars américains l’an, vient de déclarer publiquement qu’elle est incapable de sécuriser la population, sous prétexte que les terroristes du M23 possèdent des armes sophistiquées, comme une armée conventionnelle. Cet aveu est la goutte qui a fait déborder le vase et provoquer cette réaction des populations du Nord-Kivu qui exigent le départ immédiat de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO).

2.Quel est le message clair des Congolais aujourd’hui aux Nations unies au regard de cette insécurité qui perdure depuis des décennies dans la partie orientale du pays ?

La République démocratique du Congo invite les Nations unies à condamner le Rwanda, pays agresseur au travers les terroristes du M23, et également à intimer l’ordre aux troupes rwandaises du M23 de quitter les positions qu’elles occupent en RDC et cela sans conditions. La RDC suggère également aux Nations unies d’organiser le retour des réfugiés rwandais dans leur pays d’origine ainsi que de l’organisation d’un dialogue inter-rwandais.

3.La dernière sortie médiatique de Jean-Marc Kabund fait jaser. Qu’est-ce qui choque ceux qui sont au pouvoir, est-ce le ton employé ? Son langage incisif ? Des « secrets» dévoilés dans son message?

Jean-Marc Kabund, ancien président a.i de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui avait été chassé de cette formation politique aux motifs d’escroquerie des cartes de membres, d’extorsion de fonds et autres refus de comparaître à une invitation de la Commission indépendante de discipline, a, au cours de son point de presse, tenu des propos injurieux et de nature à porter atteinte à l’honneur du chef de l’Etat et des institutions publiques. En sus, il a débité un filet de mensonges qu’il devra demain prouver afin d’être crédible. La luxure dans laquelle vit JM Kabund prouve à suffisance que le jouisseur en puissance ici c’est lui. Je suggèrerai, par ailleurs, que des audits soient diligentés à l’UDPS et au bureau de l’Assemblée nationale, afin de connaître l’origine de ce train de vie ostentatoire de l’ancien premier vice-président de la Chambre basse du Parlement.

4.Les différentes répliques enregistrées contre lui ne concourent-elles pas à corser sa stature d’opposant ? Est-ce que vous ne tombez pas finalement dans son jeu avec notamment la levée de ses immunités pour des poursuites judiciaires enclenchées par le Parquet général près la Cour de cassation ?

Un opposant propose une alternative politique tout en contestant ce que le pouvoir exécute. Or, dans le cas d’espèce, Kabund, qui a proposé près de 90% des membres du cabinet présidentiel, des ministres et autres mandataires publics, est coparticipant à la gestion du pouvoir actuel. Lorsqu’il parle d’incompétence ou d’apprentis, on peut aisément conclure que ce sont ses choix à lui. Dès lors qui est incompétent?

5.2023 pointe à l’horizon. Et déjà de manière anticipative, le débat se focalise sur le bilan de Félix Tshisekedi au pouvoir. Vous avez été à ses côtés dans la gestion du stratégique département de la communication à la Présidence de la République. En peu de mots, quelles sont les grandes lignes qui peuvent fonder le discours bilan des réalisations de Fatshi sur le plan socio-économique ?

Précision de taille, j’étais responsable de la presse présidentielle et non de la communication qui avait un rôle spécifique différent mais complémentaire. Ceci étant dit, l’établissement d’un Etat de droit, la gratuité de l’enseignement, la volonté de pacifier l’ensemble du territoire national, les mobilisations record des recettes entraînant une augmentation du budget de manière exponentielle, malgré la situation post Covid-19, la mise en application d’un projet global de développement de l’ensemble du territoire national au travers le projet de 145 territoires peuvent être épinglés, sans oublier le volet des infrastructures routières. La RDC n’est plus isolée à l’international faisant par ailleurs un retour dans le concert des nations.

(*) Secrétaire National Adjoint du Département de la Communication et des Médias à l’UDPS et Directeur Général du Magazine Émergence

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