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Provinces : une aube nouvelle

Fin souhaitée de l’imbroglio qui a entaché le fonctionnement des 14 provinces du pays. Les élections du 06 mai 2022 marquent-elles l’amorce d’une aube nouvelle ? L’appréhension n’est pas feinte. Car les hommes à l’origine de la déchéance des anciens gouverneurs sont en place. Mieux, ce sont les mêmes députés qui viennent de désigner les successeurs. Vont-ils s’assagir pour accompagner ces élus jusqu’en décembre 2023 ? Rien n’est moins sûr.

Qu’à cela ne tienne. Bravo à la Céni pour avoir réussi son pari. Bravo aux électeurs qui ont ignoré l’appel au boycott du vote. Bravo aux vainqueurs, désormais appelés à gérer autrement que leurs prédécesseurs. Bravo aux perdants qui, globalement, ont accepté leur échec avec fair-play. Coup de chapeau particulier à Me Belinda Luntadila qui, avec spontanéité, a encouragé les derniers candidats au deuxième tour de scrutin au Kongo central. Un geste de maturité politique.

Dès lors que les 26 provinces sont de nouveau pourvues de leurs chefs d’Exécutif, les Congolais souhaitent voir ces entités fonctionner. Et, pour fonctionner efficacement, elles ont besoin de la stabilité institutionnelle, que seules les Assemblées provinciales sont en devoir de garantir. Au-delà de ces deux préalables, Kinshasa devra libérer effectivement des fonds programmés pour le développement des 145 territoires. Vision du chef de l’État oblige.

Les mêmes causes induisant les mêmes effets pervers, les financements des projets provinciaux devront être gérés en toute transparence pour atteindre leur finalité. Ainsi, mettre en place des mécanismes fiables de contrôle pourrait, d’une part, empêcher tout gouverneur de se comporter en propriétaire des citoyens et des biens de sa juridiction. Et, d’autre part, décourager la propension des députés provinciaux à se substituer au souverain primaire, en accaparant tout le bénéfice des politiques publiques destinées au développement à la base.

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