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Agression rwandaise au Nord-Kivu : l’exécutif et le législatif s’illustrent-ils dans la routine ? 

Les députés nationaux du Nord-Kivu réunis au sein de leur caucus ont rencontré, lundi 1er juillet 2024 à Kinshasa, le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, auprès de qui ils ont plaidé pour une action du gouvernement face à l’avancée des rebelles du M23 qui continue à occuper de nouvelles entités de cette province, en l’occurrence la commune rurale de Kanyabayonga en territoire de Lubero.

Les questions se posent. Quels sont les résultats qui vont decouler de cette mission des élus nationaux du Nord-Kivu auprès VPM Jacquemain Shabani ? car déjà dans le passé depuis la prise de la cité douanière de Bunagana en territoire de Rutshuru, première grande entité occupée par les rebelles du M23, il y a 2 ans, les rencontres et les plaidoiries de cette nature ont eu lieu dans de grands salons à Kinshasa. Mais, rien n’est fait.

Quelle sera l’efficacité de la réponse du gouvernement sur le terrain après cette rencontre? Car le nombre de la population déplacée au Nord-Kivu ne fait qu’augmenter. Par conséquent, la crise humanitaire s’accentue.

De Bunagana en territoire de Rutshuru jusqu’à Kanyabayonga dans le territoire de Lubero en passant par certaines entités du territoire de Masisi et Nyiragongo déjà occupées par le M23. Qu’est-ce qui n’a pas été dit entre les élus nationaux du Nord-Kivu et l’exécutif national pour arrêter cette hémorragie de l’avancée des rebelles du M23 sur le sol congolais afin qu’une énième réunion se tienne à nouveau à Kinshasa ? Qu’est-ce qui manque au gouvernment congolais de passer à l’offensive, car la partie M23 ne respecte aucunement le cessez-le-feu exigé des accords issus des rencontres de Luanda, d’Addis-Abeba…

Pour les citoyens congolais lambdas, ces genres de rencontres sont de nature d’une simple routine. Seules les actions concrètes de contre offensive en faveur de la population congolaise sont souhaitées sur le terrain.

« Le problème est connu et il faut s’attaquer à la cause. Nous voulons que les éléments des forces armées de la République démocratique du Congo passent à l’action comme dans le temps du Feu Mamadou Ndala. Des rencontres politiques…c’est de la routine, du déjà vu, du déjà entendu pendant que la ville de Butembo est visée par ces rebelles du M23 et la grande orientale c’est-à-dire Bunia, Isiro, Kisangani…Passons à l’offensive et la vraie « , commente Sylvestre Kambale, un ressortissant de Butembo rencontré dans les rues de Bunia, en province de l’Ituri.

Les politiques congolais sont appelés à puiser et peaufiner des stratégies profondes, autres que celles du passé, pour mettre fin à cette guerre d’agression au Nord-Kivu qui a perduré plus de deux décennies.

« Des circonstances pareilles, tous les élus nationaux du Nord-Kivu devraient venir en province et partager la peine avec la population. Des rencontres politiques à Kinshasa semblent être sans issue depuis des années « , s’exclame un politologue sous le sceau d’anonymat.

Des options militaires et diplomatiques peuvent apporter des solutions à cette question d’insécurité qui crée une véritable psychose au sein des habitants du Nord-Kivu. La cohésion dans cette province agro-pastorale et minière en exerçant diverses activités qui concurrent au développement, est tant souhaitée par la population du Nord-Kivu.

 

Melis Boasi

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