F. Diongo tranche : « C’est au chef de l’Etat que reviendra le dernier mot »
Pas d’impasse. Et l’Union sacrée n’a pas volé en éclats. C’est ce que pense le député honoraire et président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP) Franck Diongo face à l’agitation et la tension provoquée des propos controversés du président a.i. de l’Udps, Jean-Marc Kabund devant les députés nationaux dissidents du FCC aujourd’hui membres de l’Union sacrée de la Nation (USN). Prêchant l’unité, comme la condition pour maintenir la nouvelle majorité autour du chef de l’Etat, le leader du MLP estime que la concrétisation de toute arithmétique politique sur le partage des postes doit être laissée au seul pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat.
Sans être porte-parole du chef de l’Etat ou encore moins membre de son cabinet, le président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), Franck Diongo, désapprouve la manière de faire du président a.i de l’UDPS, Jean-Marc Kabund qui a, au cours de sa rencontre, mardi 19 janvier, avec les députés nationaux dissidents du Front commun pour le Congo aujourd’hui membres de l’Union sacrée de la Nation, affirmé que Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba ont bien exigé des postes à l’Union sacrée. « Un cahier de charges a été déposé où nos amis n’ont pas hésité de réclamer deux institutions. Moïse Katumbi prend la tête de l’Assemblée nationale et Jean-Pierre Bemba, la Primature… J’étais direct. Je leur ai dit que vous êtes venus tuer l’Union sacrée… », a-t-il révélé.
Pour Franck Diongo, l’esprit républicain commande à ce qu’on ait des réserves quand on a échangé avec le chef de l’Etat. « On ne doit pas insinuer que les propos du président a.i. de l’Udps engagent le président de la République, non. Jean-Marc Kabund comme président a.i. de l’Udps est leader d’une des forces en présence (Udps) dans l’accompagnement de la vision du chef de l’Etat de l’Union sacrée, à l’instar des autres leaders, notamment le président Katumbi (MS-G7 et AMK et alliés) et le président Bemba (MLC-ADN). Et donc, la position d’une des parties en présence ne doit en aucun cas être prise automatiquement comme celle du visionnaire qui est le chef de l’Etat », a-t-il déclaré.
D’où son appel à l’apaisement : « J’appelle à l’apaisement en demandant pardon à tous ceux qui se sont sentis offensés et au peuple. L’Union sacrée est une réponse réaliste et pragmatique du président de la République face aux blocages qui plombaient l’envol de sa vision de développement pour le pays. Il ne s’agit donc pas de FCC-CACH bis ou encore de FCC-CACH prolongé… Félix Tshisekedi a décidé de la rupture avec le passé. Et il est sincère ».
Et contrairement à ce qui estime que l’Union sacrée vole déjà en éclats, Franck Diongo souligne qu’il n’y a pas d’impasse.
« En recevant, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, en compagnie de Jean-Marc Kabund, président a.i. de l’UDPS, le président de la République s’est voulu plutôt neutre, se plaçant au-dessus de la mêlée. Et lorsqu’il s’agira de décider, c’est à lui que reviendra le dernier mot », a fait savoir le leader du MLP.
L’Unité, condition pour maintenir la nouvelle majorité
Dans la foulée, Franck Diongo a présenté l’enjeu principal de l’Union sacrée de la Nation basée, selon lui, sur la philosophie « Le peuple d’abord » telle que voulue par le président de la République. Tout est basé sur une arithmétique politique, avec notamment le résultat déjà récolté, à savoir : la chute du bureau Mabunda. Et de cette arithmétique politique, explique-t-il, dépendra le départ du Premier ministre.
De ses recherches actualisées en date du lundi 18 janvier, le président du MLP indique que l’Union sacrée de la Nation avec 22 structures légalement constituées, compte 313 députés répartis comme suit : AFDC-A 41 élus, UDPS-Tshisekedi 32 élus, AAB 27 élus, AMK 21 élus, ADRP 23 élus, AAa 20 élus, ABC 20 élus, MS 20 élus, MLC 17 élus, UNC 16 élus, ABCE 12 élus, G7 11 élus, RRC 11 élus, Alliance CCU-A 9 élus, AAD 8 élus, AR 8 élus, CODE 8 élus, ACC 4 élus, ZAIRE 2 élus, AVANCONS 1 élu, CRIA 1 élu et Rassop 1 élu.
Mais, avec déjà les 313 élus, Franck Diongo note deux difficultés. La première, c’est que dans le lot de députés nationaux dissidents du FCC, il y a ceux qui font, selon lui, le jeu double. Il en a compté 38. Et ces 38 ont été parmi les signataires de la pétition contre le bureau d’âge qui est un bureau des membres acquis à l’Union sacrée.
Dans cette pétition, du reste, devenue un pétard mouillé avec l’arrêt de la Cour constitutionnelle, l’on note 12 signatures de AAB sur les 25 élus que compte le groupe, 2 signatures ADRP sur les 23 élus que compte le groupe, 7 signatures AAa sur les 20 élus du groupe, 3 signatures ABCE sur les 12 élus du groupe, 1 signature de l’A-CCU-A sur les 9 élus du groupe, 7 signatures du RRC sur les 11 élus du groupe et 6 signatures de l’AFDC-A sur les 41 élus du groupe.
Avec ce tableau chiffré, F. Diongo qualifie ces 38 élus de douteux pour l’Union sacrée. Et soustraction faite avec les 313, l’Union sacrée ne comptera que 275 élus sûrs. Ce qui reste une majorité, à condition de préserver l’unité.
LP
.