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Anticiper et définir l’avenir de la RDC [Tribune]

J’ai fais cette réflexion après avoir lu le statut d’un concitoyen disant : « Confédération des Etats du Congo, projet soutenable ! », cela mérite réflexion.

La forme de gouvernance actuelle « décentralisation » et ses textes de soubassements sont très engagés et prometteurs, mais non voulu par les différents gouvernements du pouvoir central qui s’accaparent des prérogatives exclusives des provinces et celles dites concurrentes.

Les Budgets d’exécution n’étant pas transférés aux gouvernement provinciaux, les membres du gouvernement central violent les textes et s’accaparent des moyens des projets des provinces.
Si les Provinces sollicitaient une interprétation de nos textes auprès du Conseil d’Etat et de la Cour Constitutionnelle, certains portefeuilles ministériels ne devraient plus exister. Cfr. Art. 201-204 Constitution de la RDC.

Les services déconcentrés en province accompagnent le fonctionnement provincial puisqu’ils sont mis à la disposition du gouvernement provincial, mais en réalité, ils constituent en même temps un frein.

Les évaluations du mécanisme décentralisation ne se font plus exécutées, les prérogatives du portefeuille ministériel spécifique qui organisait son administration désormais engloutis au sein du ministère de l’intérieur.

À la Primature et à la Présidence de la République, nous avons demandé depuis 2006 l’organisation des départements du suivi de la décentralisation, en vain à ce jour.

Je me souviens d’un Premier ministre qui nous recevait sans bloc note et sans conseiller, donc sans grande chance de donner suite à nos dossiers qui étaient soumis au gouvernement du pouvoir central.

Il existe par conséquent des distorsions entre Assemblées provinciales, gouvernements provinciaux, services publics provinciaux, services des administrations déconcentrées.

Il reste pourtant la mise en place des organes des entités territoriales décentralisées (ETD) au niveau des villes, communes, chefferies, ce qui rendra encore plus compliqué les superpositions des structures identiques mais stratifiées telles les régies financières de perception des impôts et taxes de chacune des entités.

S’il y a baisse d’implication de nos partenaires internationaux qui finançaient le processus, l’Etat Congolais doit reprendre à travers le gouvernement central les évaluations avec leurs chronogrammes.

Une période de 5 ans devrait servir par anticipation avant que ce ne soit trop tard, de préparer les provinces à se confédérer en 3 zones qui pourraient être dupliquées aux 3 zones de défense militaires pour ensuite composer la République des États Confédérés du Congo.

À la tête de chaque Confédération sera désigné par ses pairs 1 ProGouv avec un mandat annuel tournant ; et à la tête de la République l’un des 3 Coordonnateurs de Confédération avec un mandat de 3 ans, tournant.

Donc une mandature combinée ProGouv, Coordon des Confédérations et Président République de 9 ans.

Chaque zone ou confédération aura son Représentant triannuel de présidence de l’ensemble de la République.

Nous pourrions ainsi respecter les spécificités des populations Est, Centre et Sud, et consolider l’unité de la Nation.
L’unité locale des communautés qui sont

déjà très diversifiées ne sera pas perturbée car, nous aurons la pyramide reposant sur des unités consolidées.

Ce sera une fondation unifiée sur les limites actuelles de la RDC et de ses populations identifiées en communautés ou tribus qui demeurent différentes mais restent liées à 1 seul espace hérité du découpage de la colonisation.

Dans ce monde où des continents dits stables tel que l’Europe central et le bloc ex-URSS connaissent des redéfinitions de leurs frontières, ou à défaut des mises sous tutelle par des puissances militaro-économique, il nous faut réfléchir, anticiper, ne pas demeurer dans les erreurs ou ne pas attendre les effets en criant à la victimisation.

Lorsque en 2010, nous avions lancé cette réflexion au sein de l’Assemblée nationale, un grand nombre de nos collègues avait soutenu la nécessité de s’y pencher sans état d’âme.

Je me souviens que le district du Tanganyika voulait faire partie de la Confédération de l’Est que du Sud.
Il faudrait y travailler !

Ne pas toujours laisser d’autres personnes, scientifique, politiques, États voisins ou membres des espaces économiques ou encore les États dits grandes puissances penser et faire à notre place, puis nous plaindre.

Les enjeux sont majeurs, notre pays la RDC n’est pas encore un danger militaire ou sécuritaire, les luttes économiques se jouent et s’organisent localement depuis 1960 sans que notre pays en tire les meilleurs profits.

Si notre pays n’est pas encore un enjeu par la lutte des armées des grandes puissances, ce sont les enjeux des petites puissances militaro-économiques internes et externes qui déstabilisent la RDC.

À travers des structures think-thank au sein de nos organes étatiques, sans peur et avec maîtrise de notre devenir, il nous faut anticiper et définir l’avenir de la RDC.

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