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RDC : « Martin Fayulu prêt à échanger avec Félix Tshisekedi » (Jean-Baptiste Kasekwa)

Dans le but de chercher la cohésion nationale pour faire face aux agressions rwandaises dont la RDC est victime, l’opposant politique Martin Fayulu se dit ouvert de rencontrer le président de la République Félix Tshisekedi.

Le secrétaire général adjoint de l’Écidé, Jean-Baptiste Kasekwa, affirme que Martin Fayulu est prêt, si les conditions sont créées, (par l’intermédiaire) d’une personnalité congolaise neutre, capable de réunir tous les deux camps, solennellement la journée, le Cardinal Fridolin Ambongo, par exemple, à échanger avec Félix Tshisekedi afin de résoudre la crise dans l’Est du pays). Martin n’est pas rancunier pour ne pas rencontrer Félix. Ils sont tous 2 enfants d’un même père, Étienne Tshisekedi.

Invité du Magazine FACE-À-FACE sur TOP CONGO FM, Jean-Baptiste Kasekwa s’est exprimé en ces termes : “Martin Fayulu est l’un des Congolais qui a toujours été en première ligne du combat contre la balkanisation. Il plaide pour la cohésion nationale ».

Certes, « il y a eu plusieurs facteurs de frustrations depuis 2019 jusqu’à ce jour. (Mais) est-ce qu’on ne peut pas se rencontrer et dire comment laver les linges sales en famille ? Nous avons un front diplomatique pour lequel chacun doit apporter sa contribution”, estime le secrétaire général adjoint de l’Écidé.

“La guerre qui nous est menée est totale et nous devons créer les conditions de cohésion nationale pour la gagner. Cette cohésion a été détruite l’année passée par les discours de campagne”, à en croire ses propos.

M23 groupe armé local, erreur grave

L’une des erreurs que nous avons commises était de penser que nous avions affaire au M23 comme groupe armé, l’assimilant aux autres groupes armés locaux opérant dans la partie Est de la RDC. C’était une grave erreur », consent l’opposant.

« Les faits aujourd’hui démontrent que le M23 n’est que l’arbre qui cache la forêt. Nous n’avons pas affaire à un petit groupe”, mais plutôt à l’Armée Rwandaise avec d’autres armées des pays voisins qui viennent en appui à ces terroristes.

Aussi, « il faut renforcer les chaînes de commandement des opérations militaires sur le terrain en limitant le nombre de généraux. Par exemple, il y en a 8, rien que pour la ville de Goma”, laisse-t-il entendre.

 Domptable M23

L’ancien élu de Goma (chef-lieu de la province du Nord-Kivu) est, du reste, convaincu que “le M23 n’est pas invincible », cela passe par un soutien aérien des alliés.

« En 2013, se remémore-t-il, la Tanzanie et la République Sud-africaine ont apporté un appui aérien. C’est l’appui le plus important (qui a permis notamment de mettre en déroute cette rébellion), mais il n’est pas encore là”, note Jean-Baptiste Kasekwa.

Urgence des sanctions contre le Rwanda

L’autre “appui que nous attendons des alliés, c’est d’abord des sanctions contre le Rwanda. (Car), le seul langage que le Rwanda comprend est celui des sanctions économiques. Il y a eu sanctions économiques contre le Rwanda en 2013 et il a retiré sa main”, se souvient-il.

Qu’à cela ne tienne, “le plan de l’ennemi de balkaniser la RDC ne réussira jamais« , foi de Jean-Baptiste Kasekwa.

 » La population est très déterminée à lui barrer la route. Certains jeunes ont même décidé de rejoindre la ligne de front. Ils préfèrent mourir au front que mourir de faim dans des camps des déplacés. La grande responsabilité revient maintenant au gouvernement Congolais. J’ai rencontré un militaire à Beni, en présence de l’ancien ministre de la Défense, qui disait : mettez-nous à l’épreuve. Nous sommes en mesure de mettre fin à cette guerre en 6 mois. C’est le gouvernement qui ne semble pas faire preuve d’une volonté réelle au-delà des discours et surtout le Commandant suprême n’assainit pas assez la chaîne de commandement dans laquelle il y a de la magouille, selon ce qu’il a lui-même dit. Il n’y a pas de mauvaise troupes, il n’y a que de mauvais chef”, lance-t-il.

Situation humanitaire catastrophique

De retour de Mugunga, il dit y avoir trouvé un “drame humanitaire. Des femmes enceintes abandonnées à leur triste sort, des enfants dans des camps et des vieillards effondrés. Des déplacés complètement ignorés. Une situation catastrophique. Ils sont loin des Ongs, des caméras et même du gouvernement qui ne pensent pas à ceux qui sont à Nyanzale et Katshunga ».

« Ces déplacés fuyant des combats vont des villages en villages, abandonnant leurs domiciles et viennent camper autour de Goma. Il faut rapidement disponibiliser des vivres et des médicaments en toute urgence. Il faut que ces moyens soient dépêchés sans tarder. Ils doivent être répartis pour atteindre même ceux qui sont à Kibirizi », plaide-t-il.

Jean-Baptiste Kasekwa constate également que “la ville de Goma qui compte habituellement près de 2 millions d’habitants est inondée par les déplacés de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Et l’ennemi a bloqué systématiquement tous les axes de ravitaillement de la ville de Goma en denrées alimentaires. La ville est asphyxiée. Le prix des denrées alimentaires a augmenté plus de 4 fois. Les conditions de vie deviennent intenables”, relève-t-il.

Aucun regret

Ayant suivi le mot d’ordre de Martin Fayulu de ne pas participer aux dernières législatives, l’ancien député dont la réélection était quasiment assurée, dit avoir “payé le prix de la lutte pour l’audit du fichier électoral et pour l’intégration des habitants de Rutshuru et Masisi dans le fichier électoral ». 

 » Nous avons perdu cette bataille. Mais, j’ai soutenu la décision prise par Lamuka après avoir discuté suffisamment avec Martin des tenants et aboutissants et j’ai décidé d’assumer. Je n’y ai pas adhéré parce que Martin a initié la décision, mais j’y ai adhéré par conviction. J’ai eu toutes les raisons valables pour me rassurer que c’est le chemin convenable. Et j’assume”, raconte, l’air grave, Jean-Baptiste Kasekwa.

Néanmoins, “d’ici le premier mars, l’Écide sera en Conseil national. Nous allons débattre froidement et évaluer la décision que nous avons prise de ne pas compétir aux élections législatives, lâche-t-il.

 

 

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