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Formation du gouvernement : l’UDPS réclame la part du lion

La République démocratique du Congo (RDC) ne doit pas continuellement perdre inutilement le temps chaque fois qu’il faut nommer un Premier ministre, comme si pour les Congolais, le temps n’était pas de l’argent. La gestion des ambitions au sein de la famille politique du chef de l’Etat doit également tenir compte de temps ainsi que des urgences à résoudre. À l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), la primature est reservée au parti présidentiel.

Proclamé officiellement président de la République élu depuis plusieurs mois, Félix-Antoire Tshisekedi n’est toujours pas prêt à doter la République d’un gouvernement devant apporter des solutions adéquates aux problèmes de ses nombreux électeurs à travers le pays. Pour cause (de manière officielle), le rapport lui sera fait par le formateur qui sera désigné par le chef de l’Etat. De manière officieuse, il se pose un sérieux problème de la gestion des ambitions au sein de l’Union sacrée de la nation (USN), plate-forme politique qui a déclaré « avoir porté » la candidature de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 20 décembre 2023, même si l’opinion sait qu’en 2023, Félix Tshisekedi s’est présenté en indépendant.

La longue attente risque de ressembler à celle d’après la présidentielle de 2018 à l’issue de laquelle Félix Tshisekedi a été déclaré élu. Ici, il a fallu attendre plus de 6 mois après l’élection du président de la République pour voir le gouvernement Ilunga Ilunkamba être mis en place. Bien après, la mise en place du gouvernement Sama Lukonde dit « gouvernement des warriors » a été effective plus de quatre mois après l’élection du président de la République. Ce qui fait perdre inutilement le temps et les moyens à la République.

Augustin Kabuya, ambitieux

Il y a quelques jours, le formateur désigné par le président Tshisekedi, en l’occurrence Augustin Kabuya, élu de la circonscription électorale du Mont-Amba (Kinshasa) et actuel secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), n’a pas caché ses ambitions d’être désigné Premier ministre à l’issue de la mission lui confiée par le président Tshisekedi. Formateur après avoir brillamment joué le rôle d’informateur, ayant pour rôle d’identifier la majorité au Parlement. Quelques heures avant, des voix se sont élevées au sein de l’UDPS – parti politique du président Tshisekedi – pour réclamer la Primature. Entre-temps, l’opinion retient son souffle et attend impatiemment la nomination du Premier ministre.

A l’Union sacrée de la nation, l’on murmure. Malheureusement, jusqu’à présent, aucun membre n’a le courage de dénoncer les ambitions démesurées de certains membres du parti présidentiel. En coulisse, d’autres caciques de l’USN estime que l’UDPS n’a pas le droit de réclamer la primature, alléguant que la nomination du Premier ministre dépend du pouvoir discrétionnaire du président de la République, félix-Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo.

«Il ne faut jamais prêter oreille à tous ces bruits faits par des membres du parti présidentiel. Seule, l’UDPS ne constitue nullement la majorité au Parlement. L’opinion sait très bien qu’à l’Assemblée nationale, aucun parti politique ne constitue à lui seul, une majorité. Mais, si l’on considère l’Union sacrée de la nation (USN), plate-forme politique dont Félix Tshisekedi demeure l’autorité morale, l’on peut affirmer sans peur d’être contredit, que le camp du président Tshisekedi compose une majorité au Parlement. Quant à la nomination du Premier ministre, cela dépend du pouvoir discrétionnaire du président de la République. Les gens doivent arrêter de supputer. Tout le monde doit garder son calme afin de ne pas créer des frustrations au sein de l’USN », a déclaré sous l’anonymat un membre du présidium de l’Union sacré de la nation.

Le choix doit être tactique

A l’heure où le pays fait face aux sérieux problèmes d’ordre sécuritaires, Félix Tshisekedi a intérêt à désigner un technocrate. Un fin stratège capable de proposer des réponses adéquates aux problèmes des Congolais, principalement la pacification de la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC), en proie à des tueries à répétition, œuvre du président rwandais Paul Kagame et ses supplétifs du M23.

Selon certaines indiscrétions, les chefs des partis politiques tiennent coûte que coûte, faire partie du prochain gouvernement. Ce qui risque de plonger le pays dans une léthargie qui pourra tout compromettre. Le temps des chefs des partis est révolu. Maintenant, place une nouvelle énergie, aux compétences. Le pays ayant plusieurs urgences à résoudre, le président Tshisekedi doit faire attention aux flatteurs. C’est lui et lui seul qui a été élu par 73% des Congolais. Il sera aussi seul à rendre ainsi compte à l’issue de son deuxième et dernier mandat à la tête de la République démocratique du Congo. Pour sortir par grande porte, il a intérêt à faire des bons choix.

Les ambitions peuvent paraitre légitimes, certes, mais l’on ne doit nullement faire de la nomination du nouveau Premier ministre une question de vie ou de mort. On peut bien servir la République tout en étant responsable d’un parti politique, député national, sénateur….

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